Trèves au fil de la Moselle
Nous avons quitté le Luxembourg et très vite on arrive à Trèves. Pour visiter la ville en toute quiétude nous laissons le camping car sur l'aire qui nous est dédiée (très bien) et nous enfourchons nos vélos pour partir à la découverte de cette cité qui fut fondée 1300 ans avant Rome, c'est dire ! Cependant il n'y a plus trace d'habitats avant l'arrivée des romains en 17 avant JC. Par contre à Trèves les traces de la domination romaine sont encore très présentes de nos jours et c'est comme dans un livre ouvert que nous pénétrons en vélo dans la cité.
Par la piste cyclable qui passe devant l'aire nous abordons le Römerbrucke (pont romain) qui dès le 2ème siècle permit le franchissement de la Moselle. Il paraît que quelques pierres romaines font encore partie de sa structure. En son milieu on peu voir une statue de Saint Nicolas.
Dès notre arrivée sur la rive droite de la Moselle on longe des ruines romaines, ce sont les thermes de Barbara. Ces thermes du 2ème siècle, très étendus, furent le plus grand établissement thermal après Rome !
N'ayant pas encore de plan à notre disposition nous nous dirigeons au feeling vers le centre ville.
Karl Marx et la Porta Nigra sont sur les bus les emblèmes de la ville.
De nombreuses statues ornent les fontaines et les angles des maisons.
L'ancien bâtiment de la poste aujourd'hui transformé en bureaux et commerces est imposant.
Sur le Kommart la fontaine Saint Georges lui fait face.
Encore un hymne à la vigne et au vin
Nous arrivons au coeur de la vieille ville sur le Kauptmarkt (grand marché). Ici règne une débauche de maisons hautes, étroites, colorées et très ornementées. On ne sait où poser notre regard.
Le fronton de cette maison dite "maison rouge" porte une inscription en latin concernant la fondation légendaire de Trèves qui traduite donne ceci :
Trèves s'éleva en l'an 1300 avant Rome, qu'elle perure et qu'elle connaisse une paix éternelle.
Dans le diaporama vous pouvez cliquer sur chaque photo pour l'agrandir .
La fontaine du marché
Les sculptures représentent les quatre vertus cardinales : la justice, la force, la tempérance et la sagesse.
Une croix attire aussi notre attention, c'est la croix du marché, elle fut érigée en 958 et la colonne de granit est romaine.
Le fond de la place est dominé par le haut clocher de l'église Saint Gangolf c'est de là-haut que le guetteur veillait et sonnait le tocsin en cas d'incendie.
On entre dans la cour de cette église par un magnifique portail baroque ménagé entre deux maisons.
Dans la petite cour on n'imagine pas ce qui nous attend à l'intérieur, j'aime les vitraux, les fresques, les fonts baptismaux, les décorations des plafonds. Bref pour moi c'est un incontournable de Trèves. De nombreuses campagnes de restauration ont permis de sauver des chefs-d'oeuvres comme les fresques murales de 1850.
Magnifique vitrail
Puis nous nous dirigeons vers la Porta Nigra en croisant encore de belles façades. Dont celle de la maison dite des rois mages.
Enfin la voilà cette fameuse porte, pas sympa de prime abord avec un côté un peu "négligé". Le ciel jusque là couvert vire au bleu, voilà qui donne un autre éclairage. Il m'intrigue ce bâtiment. Je vais aller le visiter, mon mari lui n'est pas tenté.
La Porta Nigra incarne la puissance et la grandeur de l'empire romain, elle a été édifiéE dans le dernier tiers du 2 ème siècle, elle faisait partie d'un puissant mur fortifié d'une longueur de 6.5 km, elle comporte une cour intéireure. Les murs sont fait d'énormes bloc de pierre reposant les uns sur les autres sans mortier. En 1035 la Porta Nigra fut transformée en église double. Au premier étage se trouvait l'église de laïcs et au second la collégiale. Seule la visite de l'intérieur permet de se rendre compte des dimensions imposantes de l'édifice : 30 m de haut, 36 m de large et 21 m de profondeur. Pour ma part j'ai été très surprise de découvrir l'intérieur que j'imaginais beaucoup plus sobre.
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Tournant le dos à la Porta Nigra nous revenons vers la place du marché et bifurquons à gauche vers la cathédrale. La cathédrale et l'église Notre-Dame ne font qu'un et forment un vaste ensemble.
La cathédrale du XI ème siècle évoque une forteresse. Il n'y a pas ou peu de vitraux colorés mais le mobilier et les oeuvres d'art confèrent une grande valeur à l'édifice.
L'originalité du transept est qu'il est occulté par deux choeurs. On accède au choeur ouest par un vaste escalier, le tout est domimé par un plafond baroque de toute beauté où évoluent de nombreux personnages.
Tout un assemblage de panneaux de marquetterie surplombe les stalles et chaque stalle est séparée par deux bustes représentant des femmes fort peu vêtues. Etonnant !
En 1974 un orgue fut installé dans la cathédrale, il semble léger et aérien et pourtant il pèse 30 tonnes.
Les fonts baptismaux font aussi dans la démesure puisque le bord de la vasque est à la hauteur de 1.50 m !
Le décor est complété par de nombreuses statues, des chapelles et monuments funéraires grandioses.
Avant d'entrer dans l'église Notre Dame et de tourner le dos au roman nous nous promenons dans le cloître.
L'église Notre Dame est du plus pur gothique, elle fut élevée en une seule fois entre 1235 et 1260.
Le portail est magistral.
L'intérieur est éclairé par d'innombrables baies et vitraux colorés que l'on doit à Jacques le Chevallier et d'Alois Stettner. Douze piliers ronds soutiennent l'édifice et sont ornés de peintures représentant les douze apôtres. Le chemin de croix est admirable. Cet ensemble que forment la cathédrale et l'église pour qui aime l'art religieux est à ne pas manquer.
En remontant la Liebfrauenstrasse on remarque le palais Kesselstatt et son architecture tout en courbes.
Le haut de la rue est fermé par un arc moderne surmonté d'une crucifixion, il délimite l'enclos cathédral qui jouissait jadis de l'immunité.
On retrouve birèvement l'activité d'une grande artère avant de voir se dresser face à nous, la Tour Rouge et la Basilique Constantin.
On aimerait bien visiter la Basilika mais elle ferme à 17 h, c'est trop tard. Tout à côté se trouve le palais des princes électeurs entouré de beaux jardins, un havre de verdure au coeur de la cité très prisé pour se reposer ou pique niquer.
La masse imposante de la Basilika se reflète dans les bassins semblant écraser de sa puissance le palais des électeurs.
En sortant des jardins nous passons devant les thermes impériaux (Konstantin thermen) qui subissent actuellement un lifting . Construits au IV ème siècle, ils comptaient parmi les plus grands du monde antique.
Voilà presque quatre heures trente que nous visitons Trèves et nous n'avons pas vu le temps passer mais il est l'heure de retrouver notre bivouac.
Ce soir il fait très bon, une vraie soirée de fin d'été on en profite pour manger dehors.
Mardi 04 septembre
La nuit a été très calme. Nous nous sommes levés de bonne heure car nous voulons encore voir quelques sites. De notre emplacement on voyait un beau clocher, on le repère sur notre plan et c'est toujours à vélo que l'on s'y rend. Nous voici au pied de l'abbaye bénédictine Saint Mathias. L'histoire de ce lieu remonte loin dans l'époque romaine. 5000 sarcophages furent découverts alentour. Dans la crypte les sarcophages de Valérius et d'Eucharius, saints évêques, sont là depuis le 5 ème siècle. En 1127 on découvrit les reliques de St Mathias dont l'église prit le nom.
Le cimetière ressemble à un parc, j'aime ces cimetières allemands toujours très bien entretenus aux tombes fleuries manuellement et sans code particulier. Ici des stèles de tous âges ornes les sépultures.
Par des pistes cyclables qui traversent zones pavillonaires et jardins ouvriers on arrive au pied de la colline où est adossé l'amphithéâtre. L'entrée est payante mais nous n'avons ni l'envie ni le temps de le visiter. Un rapide coup d'oeil sur cette arène qui pouvait accueillir 20 000 spectateurs et nous redescendons à fond vers le centre ville. Encore un petit tour sur la place du grand marché pour remplir nos yeux de tant de beauté, achat d'un petit guide sur "Trier" à la librairie, il m'aidera à écrire cette page, et nous fonçons vers la Moselle, raccrochons les vélos au camping car et quittons l'aire avant midi.
En 24 h nous avons découvert cette ville qui nous a conquis, encore n'avons nous pas visité les musées et je pense que certains valent le détour. Trèves n'étant pas si loin de chez nous, je pense que nous y reviendrons et ce sera avec plaisir.
En longeant la Moselle on roule vers Polich où on bivouaquera ce soir mais ça c'est une autre histoire...
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