Sundborn ou la vie de Carl Larsson
Samedi 15 juin 2019
Au coeur de la Dalécarlie
C'est grâce à l'exposition extérieure de la mine de Falun et au passage au musée de la même ville que j'ai découvert Carl Larsson et que je suis tombée en amour de ses aquarelles.
Carl Olof Larsson, né le 28 mai 1853 à Stockholm et mort le 22 janvier 1919 à Sundborn, près de Falun, est un artiste suédois, principalement dessinateur et illustrateur, peintre et aquarelliste, peintre de cartons de tapisserie et de compositions murales, fresquiste et décorateur d'intérieur.
Par ses œuvres pittoresques et variées, ce peintre d'extraction modeste, francophile, a pu faire vivre sa famille de son labeur, conserver une farouche indépendance de pensée et affirmer des valeurs anticonformistes parfois contre le dogmatisme académique de son époque tout en devenant paradoxalement le peintre idyllique de la bourgeoisie suédoise. Il a été également très populaire en Allemagne. (Wikipédia)
Il fait très beau ce matin, la route est agréable et nous sommes vite arrivés à Sundborn. On gare le camping car tout près de l'école à l'ombre des arbres car il fait chaud, puis à pied nous partons à la découverte du village.
Après être passés par l'accueil et pris les renseignements pour faire la visite nous pénétrons dans le jardin.
(visite 19.50 euros par adulte, pas de visite en français, nous prenons celle en anglais, que quatre personnes à la fois pour préserver l'intérieur de la maison, photos interdites)
Nous profitons pleinement des extérieurs en attendant l'heure de la visite, on retrouve ici tout le charme des aquarelles de l'artiste, il semble que son environnement n'ait pas changé. Les vues sur l'étang sont très bucoliques, iris et pavots ajoutent la juste touche de couleur pour parfaire le tout.
Puis notre guide nous accueille. Elle arbore le tablier d'été que portait Karin l'épouse de Carl.
Si l'on parle beaucoup du peintre on parle moins de Karin qui était elle aussi une artiste accomplie dans de nombreux domaines, peinture mais aussi décoration d'intérieur et c'est ce que nous allons découvrir.
Cette maison est vivante, dès la porte franchie on s'attend à voir arriver ses habitants, la pendule tic tac, l'ouvrage de Karin est sur le métier, un bouquet de fleur trône sur la table. Tout est clair, net, tout resplendit dans le doux soleil de juin qui entre par les fenêtres. Il ya longtemps que j'ai décroché des explications en anglais, je regarde, j'imprime cette beauté à l'état pur au fond de mon coeur. Je suis en communion avec cette famille.
Un souffle passe sur mes bras qui frissonnent. A l'étage sont les chambres, Karin dormait avec ses enfants, là aussi tout est resté en l'état, c'est frais,
c'est doux.
Le temps passe trop vite. Passage à la boutique et achat de belles reproductions mais hélas même pas un livre en français.
Pour en savoir plus :
Karin est la fille d'un homme d'affaires. Très tôt, elle montre des dispositions artistiques et part étudier à l'école des Arts et Métiers de Stockholm (Slöjdskolan) puis à l'Ecole des Beaux-arts (Konstakademien) de 1877 à 1882.
Après ses études, elle séjourne auprès de la communauté d'artistes scandinaves installée dans le petit village de Grez sur Loing (Seine et Marne) . C'est là qu'elle rencontre en 1882 le peintre Carl Larsson dont elle tombe amoureuse et qu'elle épouse l'année suivante. Leur première fille, Suzanne, nait en 1884.
Le couple revient au Suède en 1885, d'abord à Stockholm puis à Göteborg. Karin abandonne la peinture pour se consacrer à sa famille qui s'agrandit rapidement : Ulf en 1887, Pontus en 1888, Lisbeth en 1891, Brita en 1893, Mats en 1894, Kersti en 1896 et Esbjörn en 1900.
Très beau blog consacré aux aquarelles peintes à l'intérieur de la maison :
https://arts-lubies.blogspot.com/2014/06/la-maison-de-carl-et-karin-larsson.
Il n'y a que la route à traverser pour entrer de le parc de la bibliothèque, là aussi la quiétude règne, tout au bord du lac sont installés des sièges en tous genres, qu'il doit faire bon lire ici dans cet environnement exceptionnel.
On quitte cet agréable quartier pour longer la rivière bordée de coquettes maisons.
La rue débouche sur une place où se dresse une magnifique église, elle domine un lac.
En ce samedi il y a des baptêmes. On attend que la cérémonie soit terminée pour visiter l'église.
Dans un cadre tout de bleu et de vert le cimetière descend vers les rives du lac, nous y dénichons une tombe toute simple, celle de la famille Larsson.
L'église s'est libérée.Entrons.
Aquarelle de l'intérieur de l'église peinte par Carl Larsson en 1905.
Une jeune femme sort de la salle des fêtes en costume traditionel et un monsieur porte le plateau d'une belle entrée déjà bien entamée, j'y aurai bien goûté.
C'est à regrets que nous quittons ce village où je pense qu'il fait bon vivre.
On roule maintenant vers Vika sur des "routes non revêtues" bordées d'extraordinaires lupins. Un arrêt photos s'impose. On pourrait croire que ça ne sent rien un lupin mais quand ils sont des milliers ils finissent par dégager des effluves particuliers.
A Vika la pause que nous avions repérée ne nous convient pas on continue donc vers Strand.
En longeant le lac on découvre une presqu'île dotée d'un petit port, quelques maisons mais, à l'écart, non loin des bateaux, il y a un emplacement discret où nous nous installons. Le propriétaire de la maison la plus proche vient nous souhaiter la bienvenue et nous propose même de faire de l'eau chez lui. Merci monsieur pour cet accueil.
Le cadre est idyllique. Les gens d'ici sont très discrets, ils viennent mettre leur bateau à l'eau ou pêcher calmement et sans bruit.
Comme il fait beau et chaud et qu'il est encore tôt je fais une lessive.
Le soleil décline doucement, on profite au maximum de ces instants magiques.
Un certain art de vivre :
le hamac posé dans le décor tel un sourire
Nous avons passé une excellente journée, de celles dont on se souvient particulièrement parmi tant d'autres quand on fait un récit de voyage.
un souvenir innoubliable.
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