Balade Irlandaise (volet 4) Le Dingle
Le Dingle
Nous avons quitté Ballyheige. Encore une fois nous traversons Tralee pour aujourd'hui nous rendre sur la péninsule de Dingle.
Le beau temps est toujours présent. Le bus circule entre bleu et vert, pâturages et bords de côte. Il emprunte souvent des voies très étroites et nous verrons une voiture reculer devant lui jusqu'à ce qu'elle trouve un endroit ou pouvoir se garer.
Premier arrêt à Inch, petit village dédié au surf. Plage à perte de vue. La langue de sable de Inch ferme en partie le fond de la baie de Dingle.
Après le traditionel arrêt pub-pipi on repart.
Pour bientôt arriver à Dingle dont les façades colorées resplendissent au soleil matinal. Quartier libre pour une demie heure mais promesse d'y revenir ce soir. On espère que la promesse sera tenue.
Un aritste des rues a installé son attraction sur le port. Un âne, deux lévriers irlandais y assurent le show. Si on met une piécette on reçoit en échange une carotte que l'on donne à l'âne. Avec ce beau temps ce dernier à mis ses lunettes de soleil. Pour corser l'attraction, un des lévriers monte de temps à autre sur le dos de l'âne pour le plus grand plaisir des enfants.
Maintenant on roule sur la R559 qui se fait de plus en plus étroite. Au loin j'aperçois une route qui serpente à flanc de coline et je me dis que seuls les habitants du coin doivent l'emprunter mais non après avoir fait une savante manoeuvre notre chauffeur s'y engage. Abîme surplombant les flots d'un côté, falaise de l'autre il semble quasi impossible de s'y croiser.
On marque un arrêt pour admirer le paysage. Les moutons qui sont rois ici n'ont que faire du vertige et assurent l'animation locale.
Un peu plus loin, ça bouchonne, ce qui devait arriver se passe sous nos yeux, les véhicules qui montent en sens inverse sont bloqués par les bus, chacun manoeuvre comme il peut dans un mouchoir de poche, les chauffeurs des voitures sans doute échaudés à l'idée de croiser plusieurs bus sur cette route font demi-tour. Il faut mieux en effet prendre cette route dans le sens des aiguilles d'une montre si l'on veut éviter de se trouver nez à nez avec les bus.
Nouvel arrêt. Des îles forment un dernier rempart aux assauts de l'Altantique, ce sont les îles Blasket. Elles furent habitées par une population de langue gaélique jusqu'en 1953 date à laquelle le gouvernement irlandais ordonna l'évacuation de l'île principale pour soustraire ses 22 derniers habitants à une vie trop pénible et trop exposée aux problèmes de santé.
Notre guide n'est pas avare de renseignements : politiques, historiques, culturels. Elle semble connaître tout le monde ici. Dans cette endroit si particulier qu'est la pointe du Dingle elle nous parle des musiciens irlandais, surtout de cette fratrie du coin, les Cranberries et de sa chanteuse Dolorès O'Rioardan, trop tôt disparue et qu'elle a connue petite. Notre trajet se poursuit sur la musique du groupe et la voix de Dolorès restera désormais pour moi attachée à ces images d'une contrée très rude, très sauvage à l'écart de tout et comme dit notre guide : aujourd'hui nous voyons ce paysage sous le soleil, tentez de l'imaginer sous la pluie, dans le brouillard ou la tempête !
https://www.guide-irlande.com/localisation/peninsule-de-dingle/
Nouvel arrêt à Dunquin, du belvédère on ne voit pas le port mais l'image de la route qui y conduit est connue du monde entier, on l'appelle parfois "la route du ciel" et sur les cartes postales on y voit un immense troupeau de moutons qui remonte cette route et semble surgir de nulle part. De ce port minuscule des bateaux partent pour les îles Blasket.
Le paysage est vraiment magnifique et on ne s'en lasse pas, côté océan mille nuances du bleu au vert, côté campagne de douces colines hérissées d'innombrables murs de pierre sèche. Là-bas dans un repli notre guide nous désigne la maison de Dolorès.
On repart. Pas pour longtemps, quelques km plus loin nouvel arrêt au dessus de Clogher Beach. Ici aussi un paysage à couper le souffle. Couleurs de l'océan, rochers, petites criques de sable doré. The post card ! A l'horizon trois colines identiques griffent l'azur, on les appelle les trois soeurs. Il faut aux yeux un certain temps pour s'habituer au lieu et trouver des points de comparaison pour se convaincre de l'immensité de l'endroit.
Dans Dingle il y a une exposition d'art de rue et au hasard ce matin j'ai photographié ceci :
Je sais maintenant à quoi ça correspond et j'en admire d'autant plus l'oeuvre de l'artiste.
Il y en a des choses à voir par ici si je me fie à ce panneau.
Il est l'heure de se restaurer. Ce sera vite fait et vite dit, sans doute le plus mauvais repas de tout le voyage. Le chauffeur cherche maintenant la route de Kilmakedar. Encore une route étroite où on nous dépose à la va vite. La chose à voir ? La petite ruine d'église, là !
Kilmakedar est un monastère irlandais du VIIème siècle. En ruines, le lieu se compose d’une église, d’une pierre portant l’écriture oghamique, d’un oratoire, d’un cadran solaire, de croix gravées et de deux maisons… Mouais !
C'est bien la première fois que tout le monde est remonté dans le car avant le délai imparti... Et dire que tout près de là il y a l'oratoire de Gallarus !
La route nous ramène à Dingle. Là tout le monde a le sourire. Un peu de liberté. Comme ce matin nous avons repéré les boutiques qui nous intéressent on ne perd pas de temps à chercher, de plus ici à part les jolies façades colorées il n'y a aucun monument à visiter. Le village est très animé cet après midi et les trottoirs encombrés, un réel air de vacances flotte sur la petite cité.
Le port est bien calme.
Les enseignes de Dingle :
Les anciens entrepôts ont été transformés en de pimpants magasins.
On passe le reste de notre temps libre à observer la foule joyeuse, les gosses qui font du vélo, les amoureux qui partagent un fisch and chips à même le quai... Dingle n'est qu'une étape et pour toute charmante quelle soit, on a vite fait le tour de cette petite cité.
L'étape du jour est loin d'être terminée, il nous faut maintenant rejoindre Shannon où se trouve notre hôtel. C'est reparti pour une centaine de km.
Au dire de notre guide l'hôtel de ce soir n'est pas terrible et situé près de l'aéroport mais comme on commence à se méfier de l'oiseau on se dit d'une part qu'on verra bien et que d'autre part on a pas le choix, alors autant être philosophe.
Notre hôtel à Shannon
C'est un très grand et très bel hôtel qui a beaucoup de charme avec son petit campanile. Les couloirs sont interminables c'est vrai ; autant bien se souvenir où est notre chambre, très grande avec une salle de bain princière. On entend absolument pas l'activité de l'aéroport. Sophie, Sophie que cherches-tu à en nous racontant des balivernes sur les hôtels irlandais, jusque là ils sont très bien ?
Le salon bar est très cossu.
Et on prie pour que le lustre qui est au-dessus de notre table ne tombe pas dans le potage.
Un siège royal occupe un espace dans la grande salle et chacun à notre tour nous irons nous y asseoir pour immortaliser l'instant, juste l'instant où nous pourrions nous croire King or Queen !
Demain le Burren et les falaises de Moher nous attendent mais ceci est une autre histoire.
(à suivre)