Au fil de la Meuse en Belgique
Pour une balade au fil de la Meuse, c'est une balade ! Rien que pour la partie française : les départements de la Meuse et celui des Ardennes nous avons mis 22 jours ! Un train de sénateur ? Non un train de retraités qui prennent leur temps et surtout le temps de vivre. Qu'est-ce que ça fait du bien.
En ce vendredi 1er septembre nous quittons donc la France pour entrer en Belgique sous un ciel bien gris. On ne regrette pas de ne pas avoir pédalé de Givet à Dinan car une partie de ce tracé se fait sur la route et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle est fréquentée et pas très large.
Je suis toujours sous le charme des falaises qui tombent dans le fleuve. Notre route croise celle d'une péniche et bientôt nous débouchons sur Dinant !
Dinant
La grisaille s'estompe et fait place au soleil, merci d'avoir peint Dinant en bleu pour nous ! On aurait pu se garer à la citadelle mais c'est loin du centre ville à moins de prendre le téléphérique. On se rabat sur le camping, lui aussi éloigné du centre ville mais en bord de Meuse, en bord de route aussi d'ailleurs. 17 euros sans service c'est raide ! Mais on peut y rester jusqu'au lendemain après-midi. Les douches sont payantes, il faudra aussi qu'en dehors de France on s'habitue à ça mais l'eau est chaude, bien pour la toilette, la vaisselle et la lessive.
Dans l'après midi pour rejoindre le centre ville nous prenons le bus qui passe devant le camping. 2,5 km plus tard on est au pied de la basilique. On traverse le pont pour aller à l'office de tourisme non sans nous extasier devant les saxophones qui décorent le pont. Dinant est la patrie de Monsieur Saxe l'inventeur du célèbre instrument de musique : le saxophone. Tout à côté du pont on passe devant la statue de Charles de Gaulle qui fut blessé ici pendant la première guerre mondiale. Cette statue je ne la trouve pas très réussie dans ses proportions...
La Meuse
A pied nous sortons un peu de la ville, rive gauche de la Meuse pour monter vers la maison Leffe, on a une belle vue sur la vieille ville. Le soleil disparaît aussi vite qu'il était venu et fait place à de lourds nuages. Vite on redescend en ville. La pluie arrive, on trouve refuge dans la basilique qu'on prend le temps de visiter. Il y a de magnifiques vitraux. Je prends une chaise et je les contemple.
Ensuite nous flânons dans les rues, le ciel lâche encore quelques larmes. Dans les vitrines couques, chocolats et bières en tout genre se font concurrence
Les couques sont une spécialité pâtissière de Dinant, on en trouve de toutes formes mais il paraît quelles sont si dures qu'on pourrait y laisser son dentier ! Mieux vaut les offrir comme déco.
De nouveau pris sous une grosse averse on trouve refuge dans l'hôtel de ville. On a tout le loisir d'admirer la place qui doit être agréable à fréquenter par beau temps. Etant donné la météo on ne poursuit pas notre découverte de la ville, on fait demi tour en suivant les pas de Gershwin et autres musiciens célèbres.
Ils nous conduisent à la maison natale de Monsieur Saxe, l'inventeur du saxophone. La visite est instructive et prouve le génie de l'homme, avant le saxo il y a eu de drôles de tuyaux !!!
Mon musicien de mari en compagnie de Monsieur Saxe
Petite balade Dinantaise en musique
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Le temps s'est éclairci et nous rentrons à pied au camping en suivant le fleuve. On fini l'après-midi au bord de l'eau.
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Samedi 2 septembre
Eternelle grisaille du petit matin. Pourtant la fenêtre météo est bonne pour aujourd'hui. Nous tentons donc une sortie par le Ravel (voie verte Belge) pour aller jusqu'à Annevoie. Du camping on roule vers Dinan, on passe la Meuse par le barrage et on reprend la direction du Nord. Premier arrêt à Bouvignes pour voir la maison espagnole, elle se visite. L'église n'est pas ouverte dommage. Sur les hauteurs le château de Crèvecoeur a sûrement beaucoup de choses à raconter. Le temps se maintient. De ci de là aux abords des villages se trouvent au bord de l'eau des parcs formidables, il doit faire bon pique-niquer là en famille. Houx est à l'horizon dominé par les ruines du château de Poilvache puis viennent Ahnée, Yvoir et ses belles maisons, Hun et sa petite église et enfin Annevoie où on fait demi-tour pour revenir sur nos pas. A/R 24 km.
Vous me suivez ?
cliquez sur le titre et vous saurez tout de cette sortie
On est à peine rentrés au camping que retenti un énorme coup de tonnerre, un seul suivi d'une grosse averse, on est rentrés à temps !
On quitte Dinant pour rejoindre Annevoie où nous avons décidé de visiter les jardins.
Les Jardins d'Annevoie sont les seuls jardins d'eau en Belgique. Ils figurent parmi les plus beaux d'Europe. Ces jardins d'eau du XVIIIe siècle sont classés Patrimoine majeur de Wallonie.
On peut stationner sur le parking attenant et y rester la nuit, il suffit de s'acquitter de 1.25 euros, il faut savoir jouer le jeu si l'on veut que ce parking reste à notre disposition.
Découvrez en vous baladant des allées à perte de vue, des dizaines de cascades d'eau et de fontaines, des bassins, des étangs où se mire un beau château et des rangées symétriques d'arbres majestueux.
Un cadre bucolique à souhait où les mariés du coin viennent immortaliser sur la pellicule les souvenirs de leurs noces.
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Dimanche 3 septembre
La nuit a été calme et le soleil a vite chassé la brume matinale. On fait route vers l'abbaye de Maredsous qui n'est distante que de 10 km. Par de petites routes sinueuses et étroites nous arrivons dans la vallée de la Molignée très boisée. Le calme règne sur les parkings alentour d'un grand vaisseau de pierre grise. Maredsous dresse fièrement ses deux tours. Peu de voitures, sans doute celles des personnes qui assistent à l'office. Nous allons tout de même nous garer au plus loin avant de revenir vers l'abbaye.
L'église abbatiale a été construite au XIXème siècle en seulement 10 ans dans le style gothique primaire. Proportions 75 mètres de long pour 28 de large. La règle qui y prédomine est celle de saint Benoît. Entrons.
La nef
Saint Benoît
L'intérieur est sombre mais petit à petit les yeux s'habituent à la pénombre. Cette église regorge de chapelles, presque vingt, de nombreux autels, de somptueux vitraux, des statues dévoilant un patrimoine religieux d'exception. Le temps nous manque pour tout voir, il faudrait consacrer à ce lieu une bonne demie journée pour bien faire connaissance.
Les vitraux
Mais l'abbaye de Maredsous c'est aussi un lieu de rendez-vous dominical pour les gens du coin. Dès la fin de la matinée on voit les parkings se remplir à vue d'oeil. Les gens se pressent vers les lieux de restauration qui se transforment en fourmilière, c'est impressionnant ! Une boutique met à l'honneur les produits de l'abbaye : fromage, bière et pain qui partent...comme des petits pains. Nous optons pour une pizza au Maredsous arrosée d'une bière de...Maredsous. Les fromages sont fabriqués en France mais affinés ici.
la foule commence à prendre possession des lieux.
En début d'après-midi on opte pour la visite de l'abbaye. Là encore on est surpris par le nombre de personnes qui partagent la visite avec nous. De plus il y a deux visites simultanées, l'une en français, l'autre en flamand. Pour chacune d'elle nous sommes environ une trentaine ! On a la chance d'avoir un très bon guide qui fut professeur au collège de l'abbaye, un homme érudit, passionnant qui sait nous tenir en haleine pendant deux heures que nous ne voyons pas passer.
et encore...et si peu de ce qu'il y a à voir...
Nous retiendrons de cette abbaye qu'elle est un grand centre religieux mais aussi une grande entreprise. En fin d'après-midi les voitures quittent le lieu et bientôt ne restent sur le parking qu'un camping car italien et le nôtre. La quiétude revient et le beau temps étant de la partie nous en profitons pour lire dehors.
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Lundi. Pour débuter cette nouvelle semaine on fait route vers Namur. Le ciel est très très gris. Beaucoup de travaux dans le centre historique, pour une fois merci au GPS qui nous mène direct à l'endroit où les camping cars peuvent se garer, faire les vidanges et passer la nuit. Cet endroit, s'il a le mérite d'exister n'est vraiment pas glamour. Mon humeur est assortie à celle du ciel. Je n'ai pas envie de visiter une ville si belle soit-elle sous la grisaille, pour les photos ce n'est pas le top. On insiste pas et on quitte Namur. Il est bientôt temps de trouver un endroit pour la pause déjeuner. Nous nous arrêtons à Huy sur un parking en bord de Meuse. Le ciel reste bâché. On descend tout de même les vélos et on pédale jusqu'à Andenne où se trouve une très belle église romane dont la toiture est en cours de réfection donc pas visitable.
La pluie nous rattrape. On a vite fait de parcourir en sens inverse les 5 kms qui nous séparent du camping car. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on battra des records de distance en vélo. Décidément cette journée est bien morose. Que faire ? On décide de rouler jusqu'à Blégny mine où l'on sait pouvoir passer la nuit. Passé Liège, il y a un certain relief, ça ressemble un peu au bocage Normand. Une fois garés on fait un tour sur le carreau de la mine et on va chercher de la doc. Il y a même une boîte à livres ce qui me permet de faire un échange, je profite du fait que nous soyons en Belgique francophone, après il me sera impossible de trouver des livres en français.
En conclusion : voilà le genre de journée que je n'aime pas, une journée pour rien, pas de visite, peu d'activité. Espérons que les jours à venir seront meilleurs car sinon le voyage pourrait tourner court.
Bonne nuit
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Mardi. Grand bleu, quel contraste avec hier !
Ce matin pas de précipitation, on reste sur place. Mon mari va aller visiter la mine classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Pas moi, je suis claustrophobe. On est en fin de saison estivale et mon mari sera le SEUL visiteur. Il peut tout à loisir dialoguer avec son guide et prendre des photos.
C'est sa première visite de mine et il sort assez impressionné. Moi je suis contente de le revoir car il a tout de même été parti deux heures !
Pour en savoir plus : http://www.blegnymine.be/.
Le guide dit que les seuls camping caristes à visiter sont ... les français. Les autres profitent de la gratuité du site et s'en vont sans plus de manière alors qu'il y a sur place café, restaurant, boutique. Il est donc question de rendre le site payant. Et oui !
Après avoir demandé si on pouvait rester la journée et acheté une carte du coin on part faire une petite rando dans les alentours.
Mine de Blégny/Tombleur/Mortier/Mine de Blégny
le 1 er rond-point rend hommage à un mineur local
Les maisons du village de Tombleur sont très coquettes et même si je ne comprends pas tout de cette affiche, j'en saisi au moins le sens général.
La campagne est belle et valonnée, ça me ramène toujours à cette impression d'être en Normandie.
Vallons, chemins creux, passage de petits cours d'eau qui murmurent sous les frondaisons, petites grimpettes alternent, c'est très agréable.
Bientôt le château de Cortils de dresse devant nous, il est en pleine renaissance.
Ici on fait encore des gerbes à l'ancienne, dressées de la même manière que les panneaux (lol).
La mine n'est jamais bien loin, d'ici on voit bien son terril végétalisé.
Après deux heures et demies de balade nous voici revenus à notre point de départ.
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Mercredi. On est réveillés par de forts coups de vent ! Comme lui, je souffle car je n'aime pas le vent. On a prévu d'aller visiter Liège. Sur les conseils d'un camping cariste Belge, Christian que je remercie pour son aide, nous nous garons le long d'un boulevard qui jouxte le fleuve.
Liège
Ah quel bonheur que cette ville ! Je m'y suis sentie instantanément bien. Vivante mais pas grouillante, pleine d'humour et de gens sympas qui prennent le temps de parler, même aux étrangers que nous sommes. Que de belles découvertes en une journée. Mais que cette journée a passé trop vite, il nous faudra revenir pour encore musarder, se perdre et passer le pont pour explorer l'autre rive. Ca va être difficile de faire un condensé...
Le centre ville historique est un peu loin mais qu'importe nous avons le temps et le ciel passe du gris au bleu sans lâcher d'eau.
Liège, une ville à vous mettre la tête à l'envers même si vous n'êtes pas sportif !
En longeant le quai le premier bâtiment qui s'offre à notre regard est d'un rouge éclatant, les murs sont percés d'innombrables fenêtres et de drôles de têtes grotesques rehaussent encore le décor, c'est le Grand Curtis en référence à Jean Curtis célèbre munitionnaire liégeois qui se fit construire ce palais. Terminé au début du XVII ème siècle il abrite désormais un très riche musée.
Quelques oeuvres modernes se trouvent à l'extérieur comme ce beau siège...rouge !
Une petite ruelle nous mène vers une grande place dominée par les tours...rouges et blanches d'une grande église. Une collégiale en fait, la collégiale Saint Barthélemy. Elle est de style roman mais son intérieur de style baroque date du XVIII ème.
L'entrée est payante mais ça vaut franchement le détour ,ne serait-ce que pour voir les fabuleux fonts baptismaux du début du XII ème, véritable chef-d'oeuvre d'orfévrerie ils sont considérés comme une des sept merveilles de Belgique.
Les fonts baptismaux
De beaux hôtels particuliers, des maisons de marchands ou de négociants bordent les rues que nous suivons. De-ci de-là les corporatismes s'affichent sur les demeures sous forme de fronton.
Après avoir admiré la façade de l'ancienne église Notre Dame de l'Immaculée Conception il est midi .
Il est temps de penser aux nourritures terrestres. J'entre dans ce magasin bien achalandé pour acheter du sirop de Liège et quelques gaufrettes.
On débouche bientôt sur la plus ancienne place de la ville. La place du marché où se trouve le fameux "Perron". Ce monument symbolise les libertés de la cité. Sous les arbres les terrasses fleurissent et les auvents multicolores des restaurants égaient les sombres bâtisses des XVII et XVIIIème siècle.
Nous avons envie de manger des spécialités locales, on jette notre dévolu sur "A Pilori" l'un des plus anciens restaurants de la cité. L'intérieur ressemble un peu à un estaminet, j'aime bien cette ambiance. Au menu : boulets de Liège, sauce au sirop de Liège et au Péket, frites et café liégois le tout arrosé d'une bière locale la Curtius. Le jeune serveur est sympa et de bon conseil. Il est bavard. Breton il est arrivé ici par amour et y est resté. Il prend très bien soin de nous, un plus que nous apprécions énormément.
A quatorze heures nous avons rendez-vous à l'office de tourisme pour une visite guidée. On s'y rend en flânant.
L'hôtel de ville qui fait face au perron et au resto où nous avons déjeuné.
au hasard des petites rues
Nous ne sommes qu'un petit groupe emmenés par un bon guide. Pendant deux heures nous allons arpenter la ville, allant de découverte en découverte, palais, églises, fontaines, cours, musées, escaliers, places, on en prend plein les yeux. Je voudrai tout voir, hélas ce n'est pas possible il faut se contenter de ce bel aperçu que nous prolongeons par nous même en allant voir l'église Saint Jacques le mineur, une pure merveille du gothique flamboyant qui nous éblouit bien plus que la cathédrale.
Qu'importe où porte mon regard tout me séduit ici. Ci-dessous vous pouvez encore passer cinq minutes à Liège en notre compagnie :
Nous quittons Liège à regrets, c'est sûr nous y reviendrons.
Pour notre dernière nuit en Belgique nous aurions pu rester dormir sur le boulevard mais nous préférons la campagne et son silence et pour cela nous retournons à Blégny mine que nous remercions encore pour son accueil.
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Nous avons passé six jours en Belgique, enfin juste en Wallonie où nous avons reçu un bon accueil. Il faut vraiment se munir du guide "escapades en Wallonie" quand on arrive dans cette région. On le trouve dans les OT, il est gratuit, c'est une mine d'infos et il renferme de très nombreux coupons de réduction allant de 1 euro à une visite gratuite pour une visite payée.
Nous avons beaucoup apprécié cette région aux paysages si divers et qui ne sont pas si plats qu'on voudrait bien le dire.
Nous avons fait fort peu de vélo. Météo mi-figue, mi-raisin. Juste une journée assez pluvieuse, le reste du temps nuages et éclairicies.
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Pour mener notre projet à bien il nous reste à suivre la Meuse dans sa traversée des Pays-Bas, un parcours bien plus long que le parcours Belge. Alors, on continue ? Oui on continue.
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