Les murs peints de Moulins Engilbert
J'aime beaucoup les murs peints, fresques et autres trompe l'oeil. Ils ont le pouvoir d'animer un triste pan de mur et de raconter une histoire.
En préparant mon itinéraire estival j'ai découvert que la petite cité de Moulins Engilbert dans le Morvan en avait fait sa spécialité depuis quelques années. J'ai donc mis la visite de cette ville dans les sites incontournables à découvrir.
Moulins Engilbert est situé dans le département de la Nièvre et compte environ 1700 habitants. Cette petite cité dominée par les restes de son château médiéval est surtout connue pour son marché au cadran, traduisez : marché aux bestiaux ; l'un des plus importants du secteur ce qui est bien normal en plein coeur du charolais.
C'est aussi un village baigné par trois cours d'eau : le Garat, le Guignon et la Drague, sur leurs rives très fleuries on note encore la présence de moulins.
Depuis 2013, chaque mi septembre, le festival "Faites le mur" accueille de nombreux artistes spécialisés dans la peinture en trompe l'oeil. Leurs oeuvres pérennes sont à découvrir tout au long d'un circuit balisé. Ce festival rend hommage au peintre Henri Cadiou, enfant du pays, et fondateur du mouvement "trompe l'oeil et réalité". Son fils, Pierre Gilou et un autre peintre Daniel Solnon ont aussi marqué l'histoire de la ville.
Moulin Engilbert et son parcours des fresques ( scrap d'inspiration personnelle)
Vue générale prise du château
Ancien moulin le long d'un cours d'eau
Nous nous sommes garés sur un grand parking tout proche du centre ville en face du camping. En quelques pas nous arrivons dans la rue principale, il est tôt et les ombres marquent encore certains pans de murs me gênant dans les prises de vue. A défaut de photographier, il faut déjà savoir regarder et là, il y a de quoi faire, tout est dans le détail.
Un petit panneau explicatif est apposé sur chaque oeuvre.
"Reflets" de Christine Leblanc.
Dans cette oeuvre de Philippe Lacour intitulée "T'as l'heure Albert ? " Vous reconnaîtrez aisément le personnage principal.
Détail
Non loin de là, deux moulins sont reliés par une coquette passerelle.
On s'écarte momentanément du circuit des fresques pour emprunter celui des contours de l'ancienne cité médiévale. Il nous mène devant l'église St Jean Baptiste (fermée) et jusqu'aux murs de l'ancien château.
Dans le parc un jardinier est à l'ouvrage. Très gentiment il nous propose de jeter un oeil dans les anciens celliers. Il faut faire attention où l'on pose les pieds sur ce sol inégal, l'éclairage vient juste d'un soupirail mais nos yeux s'habituent vite à la pénombre et on discerne mieux les vastes proportions de l'endroit et la redoutable épaisseur des murs. Brr, il fait frais ici, qu'il fait bon retrouver la chaleur du dehors !
Un banc pour méditer sur le temps qui passe
Au hasard des rues, Moulins Engilbert nous livre une partie de ses secrets,
et des échappées sur de belles façades.
Nous passons devant la maison de retraite située dans un ancien couvent sans savoir qu'un cerf gigantesque orne l'un des murs. On l'apprendra plus tard après être passés à l'OT mais nous ne reviendrons pas sur nos pas. Il y a une vingtaine d'oeuvre à découvrir et nous ne les verrons pas toutes.
Non loin de la maison de retraite au dos de la maison de l'élevage et du charolais on ne peut pas rater un énorme livre ouvert qui nous conte l'histoire des galvachers, ces hommes qui menaient les boeufs. Ce trompe l'oeil a été peint par Pascal Camacho.
Si vous voulez en savoir plus sur cet artiste : http://www.pascal-camacho.com/les-galvachers
Après un passage à l'office du tourisme qui vient d'ouvrir, plan en main, nous reprenons notre jeu de piste. Les fresques sont parfois assez éloignées les une des autres et le soleil tape fort maintenant, nous nous organisons pour voir le maximum d'oeuvres en parcourant le moins de chemin possible.
Ici presque en face de l'OT c'est : "Retour en enfance" de Françoise Aucourt.
Là sur la place centrale trompe l'oeil de la même artiste
Ici "hommage à Jules Miot" que l'on doit à Géraldine Champio avec en son centre une Louise Michel très contemporraine
"Au Morvan" de Jacky Decerte
Chaque fresque comme les autres,raconte donc une histoire, je vous la décrypte :
en haut à gauche : Dumnorix chef des Eduens qui s'opposa à Jules César
en haut à droite : la princesse Bonne d'Artois qui épousa le duc Philippe de Bourgogne en 1424 au château de Moulins Engilbert
en bas au centre : Un paysan morvandiau avec son costume, sa "biaude" (blouse) et sa "coulemelle" (chapeau)
en bas à gauche : Jules Miot. Pharmacien de Moulins Engilbert et homme politique
en bas à droite : de dos en rouge, une fillette de l'assistance publique et à l'extrême droite, le sapin de Noël qui pousse ici en abondance.
Deux réalisations de Sylvie Gérard
"Noces Morvandelles"
"La tête dans le Guignon" une fresque peinte par trois artistes féminines : Marlène Célié, Géraldine Champio, Ewa Lambrechts
le Guignon est l'une des rivières de Moulins Engilbert. Cette fresque avec son côté Alice aux merveilles sub aquatique a eu ma préférence.
Nous terminons notre circuit par la peinture qui est peut être la plus emblématique de ce mouvement pictural :
"Hommage à Henri Cadiou" de Pascal Camacho
On y voit le peintre, une nourrice morvandelle et dans l'oeil de boeuf, une charolaise
Nous avons passé une belle matinée à Moulins Engilbert, chaque année de nouvelles peintures surgissent de l'imagination des artistes c'est donc avec plaisir que nous découvrirons les nouvelles oeuvres si par hasard nos roues nous ramènent sur les routes du Sud Morvan.
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