Le Tréport
Ca y est nous sommes au Tréport, il suffisait de passer le pont sur la Bresle pour passer d'une ville à l'autre, Mers les Bains-Le Tréport, d'un département à l'autre, Somme-Seine Maritime, d'une région à l'autre, Picardie-Normandie. C'est étonnant qu'une si petite rivière puisse servir de "frontière".
Le Tréport
(image photographiée dans la poissonnerie municipale)
Le Tréport vu de Mers les Bains
On se demande si on va pouvoir stationner en centre ville et, à notre grande surprise, ça ne pose aucun problème. Le grand parking situé devant la poissonnerie municipale est même gratuit en cette saison. Nous nous y installons et comme il est presque midi et que nous sommes aussi ici pour manger des produits de la mer, nous filons à la poissonnerie.
poissonnerie municipale
Le choix nous laisse pantois. Ce midi ce sera pinces de crabes et coquilles Saint Jacques, tout simplement revenues à la poëlle.
Le ciel se couvre, il est temps d'aller déjeuner et bien à l'abri dans notre "bulle" nous apprécions à sa juste valeur le paysage qui nous entoure, on ne peut rêver mieux comme stationnement en milieu urbain avec vue sur le port.
La giboulée de mars qui couvait a éclaté chassant les pêcheurs à la ligne mais quelles sont belles ces lumières d'après la pluie.
Après la pluie, le beau temps. Le soleil est revenu mais le vent est très froid, 8 ° à l'extérieur, c'est donc bien couverts que nous partons à la découverte de la ville.
J'aime ce jeu de couleurs, ici la Bresle se déverse dans le port.
Nos pas nous mènent vers le phare et la plage. De l'autre côté du ponton, tout près, à un vol de mouette, Mers les Bains.
Le phare
J'aime attendre qu'une vague photogénique vienne lècher la pierre pour faire un beau cliché.
On revient longer les quais où de coquets restaurants alignent leurs terrasses.
C'est la saison de la coquille !
On quitte le quai pour flâner dans les petites rues, les falaises semblent vouloir écraser les maisons.
C'est d'ici que nous découvrons qu'un funiculaire escalade la falaise, nous l'ignorions.
Il nous attire. Nous sortons le porte-monnaie pour payer notre passage mais autre bonne surprise, il est gratuit car les Tréportais l'empruntent fréquemment s'épargnant ainsi la montée de 365 marches pour rejoindre le haut de la falaise d'aval !
Un peu d'histoire :
Le projet d'un funiculaire au Tréport date de 1881. Après bien des tergiversations, le funiculaire et son double tunnel dans la falaise de craie sont inaugurés le 1er juillet 1908.
Les voitures du funiculaire pèsent alors six tonnes. Elles sont en caisse en bois vernis à quatre compartiment disposés en gradins et fermés par des portes coulissantes. Mais après la 1ère guerre mondiale, le funiculaire va s'avérer peu rentable. En 1941 les Allemands y installèrent une batterie de longue portée. Le funiculaire ne fut pas remis en service à la Libération.
Dans les années 1960, une télécabine équipée de véhicules bi-place emprunte le tunnel du funiculaire. C'est un échec, le tracé est laissé à l'abandon.
Enfin en 2006, le funiculaire est rétabli sous la forme d'ascenceurs inclinés. Les cabines étant plus petites et légères, il n'emprunte plus que le tunnel sud.
En 2008, deux nouvelles cabines ont été installées, cette fois dans le tunnel nord, ainsi ce qui s'ensuit : les pistes, les arrivées ...
Aujourd'hui, le funiculaire du Tréport ne cesse d'attirer des touristes : il s'agit d'une construction plutôt « emblématique »
pour la ville.
En voiture ! Sur la gauche il y a des ouvriers qui travaillent à sécuriser le site.
Du haut de la falaise la vue est grandiose, vers le Nord on peut facilement suivre le trait de côte à l'oeil nu.
La table d'orientation
En dehors des infrastructures du funiculaire, le plateau semble être désert. Pourtant il y a là un immense escalier en piteux état. Un panneau nous renseigne sur son origine.
Ce sont les vestiges de la terrasse du grand hôtel Trianon inauguré en 1913.
Au pied de la gare basse du funiculaire il y a une boutique de déco marine. Si vous êtes amateur de ce genre, c'est une caverne d'Ali Baba.
La plage n'est qu'à une encâblure.
Tout comme les impressionnistes qui ne s'y étaient pas trompés, j'aime ces lumières sans cesse changeantes de la côte d'Albâtre.
Des vagues de galets font face aux vagues de la Manche.
Cabines de bains permanentes
Près du casino un caroussel fait face aux falaises de Mers les Bains.
Sur le haut du manège remarquez le médaillon de gauche il représente le Tréport et celui qui est à sa droite... Venise. Surpenant raccourci.
Mosaïques du casino
Une pente raide appelée "le Moustoir" nous conduit au coeur historique de la cité.
Derrière l'ancien hôtel de ville se cachent des peintures murales.
Parvenus au sommet du Moustoir, il faut encore grimper une longue volée de marches pour arriver à l'église Saint Jacques.
Le porche s'ouvre d'un côté sur la mer, de l'autre sur la ville haute.
Le tympan autrefois très ouvragé a souffert des ravages du temps et des hommes. On y distingue cependant des frises de coquilles St Jacques.
Le port à marée basse, vu du Moustoir.
Ainsi s'achève notre visite du Tréport. Le charme de cette petite ville nous a séduit et nous y avons passé un très agréable moment mais nous n'y passerons pas la nuit car nous avons déjà prévu un autre bivouac.
Prochaine escale : Criel Plage