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Champabreiz au gré du vent
25 septembre 2013

SUR LES CHEMINS DE COMPOSTELLE 2013 3/3

SUR LES CHEMINS DE COMPOSTELLE 3/3 (fin)

 

Saint- Palais / Larcevau                           17 km

Larcevau/ Saint Jean Pied de Port            19 km

Saint Jean Pied de Port / Roncevaux         27 km

Roncevaux / Larrasoana                           37 km  

    

 Jour 9

Saint Palais / Larceveau  17 km  à pied

 

Nous trouvons de suite le GR qui nous mène vers la sortie de Saint Palais qui s'étire sur une bonne longueur. Devant une maison une petite statue semble nous souhaiter bonne route.

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Quel temps fera t'il aujourd'hui ?

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Il nous faut déjà avaler quelques km avant d'arriver là où est ce que je voulais voir : la stèle de Gibraltar, elle symbolise l'endroit où les 4 voies  françaises se rejoignent.

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Soudain le soleil disparaît derrière une brume aussi soudaine qu'innatendue. Elle masque le paysage qui était si lisible un instant auparavant.

 

Le chemin dessine la longue montée vers la chapelle de Soyarza

 

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Si la brume ne se dissipe pas, elle va nous priver d'un beau panorama. Mais elle s'attarde dans les fonds alors que nous montons vers la chapelle.

Mon corps répond sans effort particulier à la sollicitation, je suis désormais habituée à l'effort. Quel bonheur de cheminer tranquillement dans ce superbe paysage.

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Au sommet près de la chapelle un homme a installé son bivouac pour la nuit, deux chiens et deux chevaux l'accompagnent, je ne sais pas si c'est un pèlerin ni s'il va à Compostelle. Il dit être parti de l'Aude il y a un mois.

 

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 Chapelle de Soyarza

 

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La vue n'est pas au rendez vous, les cîmes s'obstinent à rester cachées dans la brume

 

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Nous descendons allègrement le chemin suivant, on peut y voir ce petit oratoire

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Depuis longtemps déjà nous avons remarqué ces pancartes qui accompagnent des plantations d'arbres fruitiers .

 

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Merci aux amis du chemin de St Jacques qui ont réalisé ce travail. Quand les arbres auront grandi ils donneront une ombre  et des fruits providentiels pour les pèlerins de passage.

Pas de doute sur le chemin à suivre

 

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Nous continuons de descendre vers le hameau de Harambeltz dans un cadre magnifique

 

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Harambeltz c'est juste quatre ou cinq belles grosses maisons basques aux fiers frontons et une chapelle

 

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chapelle qui elle aussi a été sauvée de la ruine par les quatre familles du hameau

 

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La quasi totalité de ces chapelles offrent un abri où il n'est pas rare que les pèlerins passent la nuit.

Un ruisseau marque la fin de la descente, il porte le joli nom de Harambelzeko. On est en sous-bois et inévitablement la coohorte de moustiques et de taons fond sur nous. On presse le pas pour sortir du bois avant de franchir un autre cours d'eau au nom imprononçable, l'Ithurriberriako, pas de doute, on est en plein pays basque.

Le soleil  une fois sorti des brumes matinales tape dur comme à son habitude quand nous passons devant un potager. Un monsieur nous hèle. "Bonjour,... et pourquoi et où et comment ?" Questions habituelles auxquelles on répond de bonne grâce.

En guise d'aurevoir un sonore Ultréïa nous booste pour le restant du trajet.

Un véritable tunnel de verdure s'ouvre devant nous et nous offre une ombre providentielle.

 

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Il débouche au pied d'une croix qui domine le village d'Ostabat

 

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Au pied de cette stèle

 

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on suit un très ancien chemin creux, pour l'heure très humide, il conduit au gîte Ospitalia qui effectivement était autrefois un hopital pour pèlerins. D'Ostabat mon guide dit ceci : "Ostabat était un lieu de rassemblement très important pour les pèlerins venus des 4 voies. Il existait plusieurs hôpitaux et bâtiments pouvant abriter jusqu'à 5000 personnes, il n'en reste que quelques vestiges". On a quand même du mal à imaginer cela. Mais si on regarde bien on voit des traces de constructions très anciennes. En montant au coeur du village nous saluons un habitant qui nous répond en basque, c'est la première fois. Une halte à la boulangerie, épicerie, resto... s'impose, nous y sommes bien accueillis, et en échange de l'achat d'une boisson fraîche on appose sur nos créanciales un très beau tampon qui symbolise l'union des 4 voies. On prend le temps de déguster notre boisson sur la table de pique nique mise à notre disposition. On a bien marché ce matin, on pensait s'arrêter ici mais puisque nous sommes en forme autant continuer jusqu'à Larceveau. Encore une heure de marche, ce sera toujours ça de gagné pour demain.  Une mamie assise à l'ombre de ses volets nous retient quelques instants et nous prodigue ses encouragements.

Ostabat

 

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Les 3.5 km qui nous séparent de Larceveau sont vite avalés. Adam comme toujours nous a déniché de l'ombre en prospectant auprès des agriculteurs locaux.

Quelle n'est pas notre surprise de voir arriver Monique au volant de son camping car. Nous les avions  rencontrés, Matthieu et elle à Eauze au début de notre périple. Elle a reconnu notre camping car, elle attend Matthieu qui est encore sur le chemin. On est tous contents de se revoir. 

A Larceveau il y a un centre d'interprétation des stèles discoïdales, en fin d'après midi nous allons découvrir ce centre tout récent et fort bien fait. Il est situé près de l'église. L'entrée est gratuite, il faut juste demander le pass au restaurant qui est de l'autre côté de la route.

 

steles [HDTV (1080)]

pour en savoir plus : http://www.eke.org/fr/nouvelles/1195202592

Eglise

 

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Notre hôtesse du jour possède les clefs de l'église nous avons donc droit à une visite guidée. Devant l'église on rencontre Evelyne, une pèlerine aquarelliste, elle se joint à nous pour la visite. Encore un véritable coup de coeur pour cette magnifique église de village.

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Evelyne cherche un hébergement pour la nuit, notre hôtesse l'envoie voir le prêtre de la paroisse et voici Matthieu qui arrive. Tous ensemble nous nous rendons chez le curé, on cancanne comme des oies avec ce prêtre capable de monter Roncevaux à vélo pour aller y porter le sac trop lourd d'un pèlerin fatigué. Respect. Il va trouver un hébergement pour Evelyne et à nous autres il mettra un tampon basque sur les créanciales.

Quelle journée, l'étape n'a pas été longue mais elle a été riche en découvertes et en rencontres de tous genres.

Jour 10

Larceveau/Saint Jean Pied de Port 19 km en VTT

 

Ce matin il fait frais, pour la première fois je mets un T Shirt à manches longues. Pour nous c'est un jour très important, notre dernière étape en territoire français. Nous allons comme des milliers de pèlerins qui ont parcouru ce chemin depuis le moyen âge toucher enfin au but, au port, avant la mythique montée vers Roncevaux. Ce matin nous ne sommes que grains de sable dans la grande aventure compostellane. Minuscules pour ne pas dire insignifiants mais c'est notre histoire, c'est notre chemin et ne serait ce qu'à ce  titre il a de l'importance.

Et comme chaque jour nous partons très tôt vers Saint Jean Pied de Port et qui plus est, le coeur léger.

 

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Le Gr65 suit  en surplomb la D933. Nous pédalons sur de courtes distances délimitées par des portillons à ouvrir et à refermer très attentivement pour ne pas laisser s'échapper les animaux qui paissent en liberté dans ces espaces. Le cheminement à vélo n'est pas évident mais on aime ces défis qui nous obligent à franchir des passages caillouteux et des racines d'arbres. Tout est paisible. En dessous la D933 déroule son ruban d'asphalte. On voit passer Monique et son camping car, nous a t'elle vu ?

Petite halte au pied de la croix de Galzetaburu

 

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où mon Ludo comme à son habitude va percher sa petite pierre sur le point le plus haut de la croix, c'est facile quand on mesure 1.83 m !

On traverse la D933 pour gagner Gamarthe quand le soleil émerge de derrière la montagne.

 

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Un troupeau de brebis manech tête noire nous barre le chemin  à l'entrée de Gamarthe. Avec leurs cornes, je les prends pour des boucs. Mon igrorance en terme d'ovins a bien dû faire rire le berger à qui j'ai demandé si c'était un troupeau de boucs mais qu'aurait il fait d'autant de mâles ? Et pourtant je suis allée au salon de l'agriculture au printemps. Booouuuh, la honte !

 

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http://www.races-montagnes.com/fr/races/pyrenees-atlantiques/manech-tete-noire.php

Brume matinale

 

 

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Gamarthe offre cette particularité d'abriter sous un même toit église et mairie.

 

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Pas de village Basque sans son fronton, ici aussi il figure en bonne place.

 

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On s'apprête à sortir de Gamarthe quand un camping car arrive face à nous, ce sont Monique et Matthieu. Matthieu est parti avant le jour et il a déjà parcouru sa vingtaine de km. Monique l'a récupéré à St Jean. Pour lui qui habite le département le passage vers Roncevaux se fera l'an prochain, il est à pied d'oeuvre.   Ils auront été une lumière amicale sur notre chemin. Nous nous faisons nos adieux.

On revient sur la D933, on a le choix : soit continuer sur celle-ci soit suivre le GR qui nous propose de gravir un petit col. Le choix est vite fait, la route est dangereuse et bruyante, on opte pour le col. Un pèlerin marche devant nous à grandes enjambées. On le double mais comme nos arrêts sont fréquents, car on profite de ce qu'il nous est donné de voir, il repasse devant nous à plusieurs reprises. Dans le col, en sens inverse de notre progression nous rencontrons le guide (perdu de vue depuis Navarrenx). A Saint Jean de Pied de Port il a mis au train le père et sa jeune fille et lui s'en retourne vers on ne sait quel but. Chacun sa route, chacun son chemin.

 

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Peu avant le col des vaches divaguent, bientôt l'éleveur les retrouve et nous demande notre aide pour les remettre dans le droit chemin.

 

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On est en haut du col

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Avec délices on laisse filer nos bicyclettes jusqu'à St Jean le Vieux. Une fois encore je déplore que le guide fasse l'impasse sur de nombreux petits patrimoines très intéressants. C'est le cas du lavoir de Saint Jean le Vieux que j'avais trouvé par hasard sur le net. Il se trouve sur la gauche de notre chemin à quelques centaines de mètres et nous n'hésitons pas à faire le détour pour le voir.

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Le Laurhibar

 

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L'église

 

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Elle est ouverte nous y entrons. Et tout à coup sans savoir pourquoi, moi qui n'ai jamais chanté en solo dans une église, j'entonne un chant profane, "la ballade Irlandaise", voici que mes racines celtes résurgissent avec ce chant. Ludo n'en croit pas ses oreilles et me regarde d'un air septique. "Quoi, je n'ai pas le droit de chanter ça ?" Alors j'entonne un chant religieux et après l'avoir chanté toujours en solo je lui demande de chanter avec moi, bon je crois que personne ne nous a entendu...Mais on n'a pas fait pleuvoir, c'est déjà ça.  Cette spontanéité m'a plu.

Dans ce village le gré rose est omniprésent dans la construction des édifices et des maisons.  En traversant la rue nous apercevons le pèlerin marathonien avec qui nous avons joué  à cache cache ce matin. Il semble prendre une autre direction que la nôtre.

Fronton de gré rose

 

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On parcourt allègrement les 4 km qui nous séparent de Saint Jean Pied de Port et on arrive bientôt devant la porte Saint Jacques. Ludo est fier et heureux, depuis le temps qu'on en parle de Saint Jean !

 

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Dans la rue de la Citadelle nous nous arrêtons chez "les amis du chemin de St Jacques". Nous y sommes très bien accueillis. 

 

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Nos crédentiales dûment tamponnées nous descendons la rue de la Citadelle entièrement dédiée aux pèlerins.

 

tampon st jean

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Adam s'est installé au camping, c'est une bonne option et aussi un bon observatoire, on y voit arriver des pèlerins de "tout poil" ayant choisi diverses options de portage comme ceux ci. Pas mal !

 

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Après avoir pris un peu de repos nous partons à la découverte de la cité.

 

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porte Notre Dame

 

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détails portail église de l'Assomption XIVème siècle

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Pour une fois, autre chose que du rouge Basque

 

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J'avais promis d'acheter un véritable béret Basque à Ludo si nous arrivions à St Jean, c'est chose faite. Mon petit Basque veut faire l'étape de demain avec son béret sur la tête. Ce soir alors que je tourne la dernière page de mon guide du GR65 j'y pense à demain. Demain et cette étape mythique, cette montée vers Roncevaux, ce passage où il faut, plus que nulle part ailleurs donner de soi même pour atteindre au but. Curieusement je n'ai pas peur, je suis sereine. Sur le chemin j'aurai au moins appris cela : à me faire confiance. Et comme je ferme le yeux un refrain vient tout à coup bercer ma préparation au sommeil. Merci Mr Trénet.

Mes jeunes années

Laissez passer la pub et laissez vous bercer, fermez les yeux, écoutez, vous êtes dans les Pyrénées.

http://www.jukebox.fr/charles-trenet/clip,mes-jeunes-annees,qlxx85.html

Mes jeunes années
Courent dans la montagne
Courent dans les sentiers
Pleins d´oiseaux et de fleurs
Et les Pyrénées
Chantent au vent d´Espagne
Chantent la mélodie
Qui berça mon cœur
Chantent les souvenirs
De ma tendre enfance
Chantent tous les beaux jours
A jamais enfuis
Et comme les bergers
Des montagnes de France
Chantent la nostalgie
De mon beau pays

Loin d´elle loin des ruisseaux
Loin des sources vagabondes
Loin des fraîches chansons des eaux
Loin des cascades qui grondent
Je songe et c´est là ma chanson
Au temps béni des premières saisons

Mes jeunes années
Courent dans la montagne
Courent dans les sentiers
Pleins d´oiseaux et de fleurs
Et les Pyrénées
Chantent au vent d´Espagne
Chantent la mélodie
Qui berça mon cœur
Chantent les souvenirs
De ma tendre enfance
Chantent tous les beaux jours
A jamais enfuis
Et comme les bergers
Des montagnes de France
Chantent le ciel léger
De mon beau pays

 

Jour 11

St Jean Pied de Port/ Roncevaux 27 km à pied

 

http://www.aucoeurduchemin.org/spip/St-Jean-Pied-de-Port-Roncevaux-par.html 

 

voie de valcarlosLa voie de Valcarlos aussi appelée voie d'hiver emprunte en partie la D933. Elle offre un dénivellé moins important que la voie classique qui passe par Hunto et Orisson empruntée par la majorité des pèlerins. Je ne suis pas téméraire, peut être pas courageuse diront certains. Mon but c'est d'arriver à Roncevaux, de passer le col sans assistance comme le font certains qui prennent le bus pour faire cette étape. Depuis Vézelay Ludo et moi n'avons jamais failli, tous les km on les a fait, à pied ou en VTT. Alors nous irons à Roncevaux par Valcarlos ainsi en ai-je décidé !

Départ très matinal car l'étape sera longue, Adam n'est pas levé quand nous quittons le camping. St Jean est calme, devant nous une pèlerine part à gauche, pour nous c'est à droite et  j'ai dit pourquoi. La voie de Valcarlos est surtout empruntée en hiver quand la neige et le brouillard interdisent l'autre accès à Roncevaux.

Ludo a mis son béret

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Pour une fois on a pris nos bâtons de marche, nos k way et nos polaires sont dans nos sacs, on ne sait jamais en montagne.

Le soleil se lève

 

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On suit un nouveau balisage

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Pour faire une pause tout peut servir de siège même des poteaux télégraphiques

 

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Le soleil matinal dore le pelage des vaches

 

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Le soleil. Déjà ? Oh la journée s'annonce très chaude. On avance bien et le dénivellé n'est pas important. Ludo flâne, toujours à la recherche d'une pierre ou d'un insecte exceptionnel. Je râle un peu car je sais que la route sera longue et que plus nous avancerons vite avant la forte chaleur et moins nous souffrirons.

Nouvelle halte auprès de cette belle source fleurie

 

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Pastorale

 


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La montagne se resserre , nous ne la voyons plus, nous sommes dedans. Sur ma fiche le premier nom que je prends pour celui d'un village est Ventas. Ce n'est pas un village mais les premiers magasins de détaxe qui existent de part et d'autre de la frontière. Ce sera le 1er mot d'espagnol que je retiendrai.

Entrée dans Arnéguy

 

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Arnéguy est le village frontière. Ludo veut être le 1er à poser le pied en territoire espagnol je lui laisse volontiers ce privilège. Le poste frontière a été déserté, l'entretien du village laisse à désirer...des deux côtés de la frontière.

 

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On traverse la Nive d'Arnéguy et on poursuit vers Valcarlos le long du cours d'eau où poussent à l'état sauvage de beaux hortensias bleus. Pour rejoindre Valcarlos nous devons descendre dans le lit de la rivière et remonter de l'autre côté par un un sentier très raide. Je suis en nage.

Valcarlos

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Adam a tenu à s'arrêter ici, nous le retrouvons pour faire quelques achats aux ventas. J'en profite aussi pour délester nos sacs à dos des polaires et des K way, la chaleur est telle qu'ils seront inutiles. Jusqu'ici nous n'avons pas bu grand chose et on est presque à mi route, je néglige donc de reprendre de l'eau. Je mets des habits plus légers et Ludo quitte son béret Basque. A la ventas on met un tampon sur nos créanciales et on nous donne notre premier cours d'espagnol. On repart. A partir d'ici nous devons marcher sur le bitume pendant 3 km. La tête dans les épaules, l'esprit vide on enchaîne pas après pas et sans un mot à vive allure. Vite quitter le goudron où l'on brûle ! On arrive à la hauteur d'un pèlerin vététiste espagnol qui demande à ce qu'on le prenne en photo. Il peine à monter et on le rattrape plusieurs fois. Il faut dire que les difficultés commencent à Valcarlos et nous aussi nous nous en rendons compte. Nous quittons enfin la route pour plonger avec délices dans le vallon de Ganecoleta.

Il est l'heure de faire une pause pique nique. Cette fois c'est un parpaing déniché dans une entrée de champ qui nous sert de siège.

 

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 Ganecoleta

 

Est un minuscule village écrasé par la montagne et peut être parfois noyé par la Nive ? Je pense à la poignée d'âmes qui vit ici. Comme l'hiver doit y être terrible !

 

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Un cycliste français nous dépasse, son vélo est équipé de lourdes sacoches, nous nous engageons dans un étroit sentier en surplomb du torrent, les pierres affleurent, les ronces griffent. Notre cycliste ne peut aller bien loin dans ces conditions, il lui faut faire demi tour, remonter ce qu'il a descendu, ça ne l'enchante pas mais il n'a pas le choix. Notre progression dans ce sentier nous conforte dans l'idée qu'il ne serait pas passé.

Pour nous le plaisir est au rendez vous sous ces ombrages où l'on n'entend que le murmure du torrent.

 

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Si je m'écoutais j'irai bien y tremper les pieds et peut être même plus pour me rafraîchir mais Ludo ne l'entend pas de cette oreille. Dommage.

 

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On alterne montées et descentes

 

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Une vieille souche semble être vénérée par les pèlerins qui y ont déposé une pierre. Nous aussi nous y laissons la nôtre.

 

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Au sortir de ce sentier nous voici à nouveau sur le goudron et pour 4 km. Nos réserves d'eau s'amenuisent, je ne sais pas où en trouver, ni combien de temps on doit encore marcher. On commence la restriction. On file sur la route surchauffée où l'on  croise peu de véhicules. A nouveau le GR s'enfonce dans le sous bois pour rejoindre le même ruisseau.

 

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Cette eau est elle potable ? C'est la question que nous nous posons. Nos bouteilles sont vides, à défaut de boire l'eau on va se rafraîchir. Ludo descend dans le lit du torrent et remplit les bouteilles, je l'aide à remonter. Nous nous arrosons le visage, les bras, ça fait un bien fou. Le gamin ne connaissait pas le système, moi quand j'étais môme j'ai lu les Castors juniors, il en reste quelque chose.


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Raffraîchis mais toujours assoiffés il nous faut remonter un rude sentier, dur, très dur. Nouvelle pause pour s'arroser et ... retour sur la route. Une maison. On frappe, personne. Sur un parking dans le coude de la route un camping car, pas de temps à perdre, je crie "ola" on me repond "italiano", je réplique "agua, agua !" On nous a compris, le monsieur va chercher à boire tandis que la dame qui n'en perd pas une immortalise sur sur appareil photo la tronche des deux pèlerins assoiffés. On nous offre deux grands verres d'Ice Tea bien frais, merci, merci, gracie mille ! Et on nous oblige à emporter une bouteille d'eau des Alpes italiennes dans notre sac. On s'exprime dans toutes les langues et on comprend qu'eux aussi vont à Saint Jacques mais en camping car. Nous quittons nos sauveurs pour continuer notre étape. Mille merci !

Est ce qu'on arrivera un jour à Roncevaux ? Dans un angle de la route il y a une fontaine où il est écrit en espagnol eau non potable, c'est un comble ! Depuis Valcarlos, rien pour désaltérer la soif du pélerin. Nous nous reposons quelques minutes. Il nous faut repartir mais désaltérés on se sent mieux et on sait que la fin de l'étape doit être proche alors, on pioche dans ce qui nous reste de courage pour descendre encore, pour remonter encore entre des fougères géantes et des bruyères qui sous la forte chaleur exalent leur fort parfum. Dans cette nature sauvage et chauffée à blanc les insectes crépitent de partout. A l'ombre les moustiques et les taons nous attendent au tournant. Les taons sont de plus en plus gros, je fais des moulinets avec mes bâtons pour les chasser.

Enfin au dessus d'une volée de marches j'aperçois le toit du camping car garé sur le parking du col d'Ibaneta. Adam discute de notre périple avec un couple de camping caristes bretons. Et bien les voilà  qui émergent de la végétation ses pèlerins. Cuits, dans tous les sens du terme !

 

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Cuits mais heureux. On marche depuis 9 h et demie. Partis de St Jean à 233 m d'altitude nous voici au col d'Ibaneta à 1040 m, c'est le point haut de cette étape et sans doute aussi de tout le chemin qui nous reste à parcourir avant d'arriver à St Jacques.

Adam immortalise notre passage devant la chapelle d'Ibaneta 

 

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On ne s'attarde pas. Il nous reste 1.5 km à faire , en descente ça va être de la rigolade.

Sur le sentier tracé entre les herbes hautes un serpent dont je ne connais pas l'identité traverse sans se presser. On l'a évité de justesse. Je pense en moi même que c'est le mal qui s'en va, une fois encore nous, nous avons vaincu et c'est le coeur léger que je descend vers Roncevaux.

 

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 Les pèlerins arrivent en vue de la collégiale

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 Roncevaux, Roncevalles ou Orreaga qu'on le prononce en français, en espagnol ou en basque est un village minuscule groupé autour d'un monastère fondé au XIIème siècle. Les pèlerins y affluent  et s'arrêtent souvent ici pour passer la nuit. Un dortoir commun de 200 places est à leur disposition. En tout à Roncevaux il y a 500 lits. Tester ce  mode d'hébergement collectif doit être une sacrée expérience à vivre.

cliquez sur le lien

pour mettre en plein écran touche F11

faites défiler le diaporama avec la flèche droite ou en utilisant la durée des secondes

https://picasaweb.google.com/108327280092020769679/Roncevaux?  

 

Ce soir nous mangeons à la posada qui fait des menus pèlerins à 9  euros. On est accueilli dans une belle grande salle où sont disposées des tables rondes qu'on remplit au fur et à mesure des arrivées. Nous partageons la nôtre avec des pèlerins espagnols et devont choisir notre menu dans cette langue apprenant ainsi les premiers rudiment de cette langue avec laquelle il va désormais falloir nous familiariser.

Avant de regagner le camping car pour la nuit on prend cette photo souvenir. On est prévenu, il faudra encore donner un certain nombre de tours de pédales avant d'arriver à St Jacques de Compostelle !

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 Jour 12

Roncevaux/Larrasoana 37 km en VTT

La nuit a été calme. Nous ne nous précipitons pas pour partir. L'étape sera ce qu'elle sera. Si elle doit être courte, elle s'arrêtera à Zubiri, si il se peut qu'elle soit plus longue, elle s'arrêtera à Larrasoana. De toute manière, j'ai rempli mon contrat, avant de partir pour cette 4 ème édition je m'étais fixé d'arriver à Roncevaux c'est chose faite, le reste n'est que du bonus.

Nous doublons quelques pèlerines italiennes en roulant sur le chemin parralèle à la N135. Cette portion du chemin se trouve sur un plateau et on avance en légère déclivité dans un paysage à couper le souffle.

 

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Déjà nous dépassons les pèlerins à pied partis plus tôt que nous. On est vite arrivés à Burguete où l'on salue une pèlerine qui était attablée avec nous hier soir.

Nous franchissons un petit ruisseau avant de longer un beau chemin tout blanc où cheminent des congénères de toutes nationalités. On y remarque des asiatiques qui portent un drôle de chapeau conique.

 

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Barrières canadiennes et gués se succèdent jusqu'à Espinal. Le chemin est très accessible car dallé, c'est l'union européenne qui l'a financé.

 

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Pour entrer dans Espinal il faut traverser la N135. Elle est encombrée par une horde de coureurs cyclistes accompagnés de la guardia civile qui nous fait reculer. Les derniers coureurs passés nous entrons dans ce beau village aux maisons navarraises typiques. Les portes sont remarquables.

 

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 Cadran solaire au mur du café local

 

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Plusieurs pèlerins sont attablés en terrasse. Je reconnais Martine et Yollande qui avaient trouvé mon appareil photo à Aroue. Je les salue et propose de leur offrir leur consommation, elles ne veulent pas en entendre parler. Sur ce chemin on ne s'étonne plus de retrouver ou de ne plus revoir telle ou telle personne. C'est le hasard qui nous met en présence et qui nous fait plaisir au gré des rencontres.

A la sortie d'Espinal une difficulté nous attend un chemin blanc très raide qu'il faut gravir sous la chaleur qui s'est déjà installée.

 

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Les passages entre chênes et pins s'enchaînent et de nombreux portillons ralentissent notre avancée.

 

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Nous rejoignons un jeune couple d'espagnols qui étaient à notre table hier soir. Lui parle français, nous échangeons quelques mots avant de repartir.

Nous avons le sentiment que cette étape est majoritairement en descente et nous sommes vraiment décontractés ce matin.

A mi route environ une piste longe le sentier, un balisage européen sème la confusion à cet endroit. On s'interroge puis on décide de prendre la belle piste goudronnée plutôt que le sentier. On file vite en descente vers.... on ne sait quoi ? On entre dans un village, on demande notre chemin à des personnes qui discutent sur le pas de leur porte. La barrière de la langue est bien présente. On finit par leur faire comprendre qu'on cherche la direction de Pamplune. C'est à droite, alors on suit la N135 retrouvée et à la sortie du village je vois que nous étions à Erro... dans le bas de Erro, maintenant il nous faut gravir le puerto de Erro, autrement dit le col ! Encore un effort suplémentaire sous la chaleur et pour corser le tout voilà les coureurs de ce matin qui nous talonnent, nous dépassent mais non sans encouragements ce qui est sympa. Ludo prend la mouche et décide de rouler à leur hauteur me semant par la même occasion. Moi je mouline, je le monterai ce col, je le monterai. Ma fierté m'oblige à ne pas mettre pied à terre, les spectateurs m'encouragent, les coureurs qui me doublent aussi, "vamos, vamos !", c'est assez irréel. Encore plus irréel cet hélicoptère qui nous survole et... filme. Est ce que ce soir la Navarre  verra à la TV deux pèlerins en vtt égarés au milieu d'une course officielle ? Je peste contre Ludo qui ne m'a pas attendu et je m'inquiète aussi bien sûr. Enfin voici le sommet, je me prête au jeu, je salue la foule qui m'applaudit, c'est bizarre comme sensation. Ludo est là qui m'attend. Il prend un savon, il me rétorque que de toute façon il n'avait aucun endroit où s'arrêter. Mon oeil !

La chamaillerie ne dure pas longtemps nous nous attablons  à une buvette pour boire une boisson bien fraîche amplement méritée. On voit arriver d'un chemin une file ininterrompue de pèlerins qui déboulent du GR dans lesquels nous reconnaissons quelques visages déjà entrevus.

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Bon c'est pas l'tout Zubiri nous attend au terme d'une longue descente assez technique.

Vue sur la Navarre du sommet du col de Erro

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C'est une portion très caillouteuse et très poussièreuse

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Ludo est à l'aise

 

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moi beaucoup moins sur cette caillasse

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Ludo franchit allègrement ce passage mais moi je bloque. Ces plaques de pierres lisses et glissantes et ces cailloux roulants me paralysent. Je reste un bon moment à chercher le meilleur passage. Des pèlerins asiatiques me proposent leur aide que je décline. Il faut que j'y arrive seule. Et j'y arrive.

Enfin nous arrivons à Zubiri, nous traversons le pont de la Rabia qui enjambe le rio Arga pour nous diriger vers le centre ville où nous faisons tamponner nos créanciales à l'accueil pèlerin.

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Est-ce qu'on s'arrête ici ou est-ce qu'on va jusqu'à Larrasoana ? Malgré l'ascencion du col, nous nous sentons encore assez frais pour parcourir les 5 km suivants. On repasse le pont et on reprend la piste. Ces derniers km sont éprouvants, tout en montagnes russes dans des sentiers très étroits qui parfois sèment le doute dans nos esprits fatigués, sommes nous sur le bon camino, est-ce qu'on n'aurait pas mieux fait de prendre la carretera ? On arrive sur une zone dévastée par les déchets de l'usine de magnésite voisine. On doit descendre une volée de marches, heureusement on peut faire rouler les vélos sur le côté.

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Après une rude montée on atteint Illaraz. On est couvert de poussière et crevé. Dans la descente une pèlerine vient en face de nous on lui demande si  elle a vu un camping car garé près du pont de Larrasoana, elle ne sait pas trop, ça ne nous rassure pas.

Illaraz 

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Le chemin ne cesse de bifurquer et il faut être très attentif pour bien suivre le flèchage. Enfin après une ultime descente nous franchissons l'Arga par le pont médiéval de Larrasoana.

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Adam est là au pied du camping car. Qu'ils ont été longs ces derniers km.

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On se rend à l'association locale des amigos del camino pour un ultime tampon.

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Le village est fleuri et possède de belles maisons aux balcons ouvragés mais nous n'avons plus le coeur à faire du tourisme.

 

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Je pense que demain on pourrait aller jusqu'à Pamplune mais tout à coup je me sens exténuée, cumul de la longue  montée vers Roncevaux hier et de l'étape du jour qui est la plus longue depuis notre départ de Montréal. Un signal d'alarme glignote quelque part dans mon corps et à cet instant précis je sais que c'est là qu'il faut s'arrêter.

Larrasoana le 20 juillet 2013

coquille

Epilogue

 

chemin de Compostelle en Aquitaine [HDTV (1080)]

 

 

Chaleur, c'est le mot qui me vient tout de suite à l'esprit quand j'évoque les souvenirs de cette 4 ème saison passée sur les chemins de Compostelle.Grosse chaleur !

12 étapes, un peu plus de 280 km parcourus, ce n'est pas une grosse saison contrairement à l'an passé mais les étapes ont été plus rudes, les dénivellés plus importants et surtout la chaleur a été oppréssante. Nous avons su nous adapter et comme toujours résister et nous dépasser. Notre fierté : avoir passé le col de Roncevaux bien sûr ! Maintenant il me semble que tout sera facile mais ce n'est peut être qu'un mirage ! Ce fut un beau chemin, riche de rencontres qui donnent encore foi dans l'homme et sa générosité. Pour ce qui est des paysages j'avais préféré le Lot et Garonne jusqu'à notre arrivée dans les Pyrénées Atlantiques qui ont su me séduire tout comme les béarnais et les basques rencontrés.

Parmi toutes les personnes qui ont jalonné ces étapes je veux saluer celles et ceux qui font désormais partie à jamais de notre périple, que ce soit pour l'aide apportée, pour le partage du pèlerinage ou pour les explications fournies : Jean Claude et la courageuse Ségolène, Matthieu de qui émanait une lumière intérieure contagieuse, Evelyne la pèlerine aquarellisite, Jean Pierre qui nous a  fait aimer sa petite chapelle, Emma et ses pieds martyrisés, Yollande et Martine qui ont trouvé mon APN, Evelyne Philippe et leurs enfants, une famille exceptionnelle comme on aimerait en voir plus souvent, Robert le pèlerin californien, la douce et secrète Hélène, le couple italien qui nous a offert à boire et tous ceux dont le nom m'a échappé mais dont les visages sont gravés dans mon histoire...

Et comme toujours merci à Adam pour l'intendance. Cette année il n'a pas galéré dit il, les routes étaient bonnes, nous étions facilement joignables et puis lui aussi a vu du monde ce qui lui a permis de discuter en nous attendant, il ne s'est donc pas ennuyé.

Et pour finir, la formule consacrée : on ne change pas une équipe qui gagne.

 

SAM_8768 [HDTV (1080)]

 

 

coquille

 

 

 

 

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Commentaires
L
L'avantage d'arriver après les autres ... c'est de n'avoir plus rien à dire que BRAVO !
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D
Coucou!<br /> <br /> Je suis toujours aussi admiratif devant la réalisation de votre "Camino". Vous le méritez tous les trois .Votre complicité fait plaisir à voir.<br /> <br /> Quant à la réalisation de ton CR Eve, chapeau !!! On s'y croirait avec vous . Les photos et commentaires rendent bien ce qu'à dûe être la réalité. Que de richesses souvent méconnues avez vous vues! Que de rencontres spontanées et enrichissantes avez vous réalisées!<br /> <br /> Pour l'ensemble toutes mes félicitations et vivement l'Espagne jusqu'au but suprême qui est la partie que je connais le mieux et qui est une pure merveille.
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D
Coucou!<br /> <br /> Je suis toujours aussi admiratif devant la réalisation de votre "Camino". Vous le méritez tous les trois .Votre complicité fait plaisir à voir.<br /> <br /> Quant à la réalisation de ton CR Eve, chapeau !!! On s'y croirait avec vous . Les photos et commentaires rendent bien ce qu'à dûe être la réalité. Que de richesses souvent méconnues avez vous vues! Que de rencontres spontanées et enrichissantes avez vous réalisées!<br /> <br /> Pour l'ensemble toutes mes félicitations et vivement l'Espagne jusqu'au but suprême qui est la partie que je connais le mieux et qui est une pure merveille.
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C
D'ailleurs la photo de "l'équipe qui gagne" on te la doit Gloria, merci.
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C
D'ailleurs la photo de "l'équipe qui gagne" on te la doit Gloria, merci.
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