Balade Champardennaise

Qu'il est long cet hiver qui étire sa grisaille quasi quotidienne ! J'ai besoin, d'air, d'espace, de soleil.

Une petite escapade en camping car pour satisfaire ces envies ? Pourquoi pas, d'autant que Ludo nous a rejoint pour une petite semaine de vacances.

Ne pas aller bien loin mais plutôt privilégier notre région ; si nous connaissons l'Aube, la Marne et la Haute Marne, en revanche nous ne connaissons rien des Ardennes. C'est décidé c'est vers là que nous partons.

La première matinée est grise, brumeuse et froide. Notre première halte est pour la basilique Notre Dame de l'Epine située à 9 km au Nord-Est de Châlons en Champagne dans la Marne donc encore en Champagne.

Cette basilique de style gothique flamboyant est extrêmement décorée à l'extérieur, de nombreuses gargouilles ornent le haut des pilastres et les flèches filent vers le ciel, on les voit de loin même dans la brume de cette matinée de fin d'hiver. Le portail et son tympan sont eux aussi très ouvragés.

A l'entrée de l'édifice nous croisons une religieuse  qui nous rappelle l'histoire de la création de la basilique.

C'est une église de pèlerinage consacrée à la Vierge Marie construite de 1405 à 1527, mais qui succède  à une première église déjà existante en 1200.

Son origine est due à la découverte d'une statue de la Vierge. La  légende raconte que la nuit de l'Annonciation de l'an 1400 des bergers ont été attirés par une lumière étincelante au milieu d'un buisson d'épines. En s'approchant, ils ont découvert une statue de la Vierge Marie portant l'enfant Jésus dans ses bras. On peut toujours en admirer une réplique à l'intérieur de la basilique qui a été construite à l'origine pour l'abriter.

Les vitraux que l'on peut admirer à l'intérieur sont consacrés à la vie de la Vierge Marie et au site de la basilique de N.D de l'Epine.

 

voir diaporama des vitraux : http://www.kizoa.fr/diaporama/d1524842kP53654988o2/vitraux-nd-de-lepine on

Inhabituel dans une église  on peut y voir un puit et en boire l'eau, c'est plutôt étonnant !

Ici il faut prendre le temps de regarder, pour le curieux, il y a de quoi faire.

Mise au tombeau

 

 Têtes de chapiteaux

  

grafitis

 L'oratoire de Notre Dame de l'Epine

 

 Dautres photos ici :https://picasaweb.google.com/bzh1022/NotreDameDeLEpine#slideshow/5578348202524086690

Après cette très intéressante visite nous sortons admirer une dernière fois les statues et gargouilles qui ornent la basilique.

 

 Quelle étonnante statue que cette truie à la lyre avec un porcelet à la mamelle !

 L'heure du déjeuner approche et nous nous garons sur la parking du moulin de Valmy.

Sur cette butte le vent est glacial, nous sommes les seuls visiteurs. Bien emmitouflés nous faisons le tour de moulin. Détruit lors de la tempête de décembre  1999 il a été entièrement reconstruit en 2005. Sa silhouette domine les alentours... Valmy ce nom sonne peut être en écho dans votre tête ? Ce nom effectivement nous ramène à nos livres d'histoire et à une victoire française sur les prussiens en 1792.

Le 21 septembre 1792, la nouvelle parvient à Paris. Assurée de la sauvegarde du pays, sûre de sa force, la Convention nationale proclame l'abolition de la royauté, à laquelle se substitue la République. Kellermann passe pour le sauveur de la patrie. 80 000 ennemis, qui avaient marché comme en triomphe, reculent alors et l’armée française inexpérimentée, devant des soldats aguerris et disciplinés, s’aperçoit que le courage et le patriotisme peuvent la rendre redoutable. La bataille de Valmy est donc à l’origine du mythe du citoyen en arme qui fonde la conscription (ou service militaire). Les conséquences de cette bataille furent l’évacuation du territoire français par l’armée coalisée le 22 octobre suivant. Goethe, qui a assisté à la bataille aux côtés du duc de Saxe-Weimar a ces mots "prophétiques" (dits bien plus tard) : « D’aujourd’hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde »^[3].

C'est à partir de cette date que l'on considère la légitimité de la République.

Monument à Kellermann

Après Sainte Menehould (la cité du pied de cochon) nous entrons dans les Ardennes par la forêt d'Argonne.

Une ancienne abbaye cistercienne se dresse sur le bord de la D2 dans le village de Lachalade. De nombreux monuments militaires témoignent ici aussi de batailles livrées en Argonne de mars à novembre 1915.

Abbaye de Lachalade

Vierge en bois polychrome, tête en pierre 

 

 

Passage  à St Juvin pour admirer l'église fortifiée

Puis nous nous arrêtons à Grandpré sur le parking de la salle polyvalente pour passer la nuit.

Le lendemain le soleil est déjà au rendez-vous quand nous partons visiter cette bourgade.

Château des comtes de Joyeuses (privé)

L'église du village

Bizarre comme inscription au fronton d'une mairie !

Nous voulions voir les loups à Olizy Primat mais le parc n'est pas encore ouvert nous filons donc vers Vouziers.

 Où nous admirons le très beau porche de l'église ST Maurille

 

détails

 frise d'anges, fruits et coquilles St Jacques stylisés

 Midi sonne quelque part dans la ville, un joyeux carillon nous interpelle, nous partons à sa recherche. Nous ne cherchons pas longtemps car  c'est la carillon de l'hôtel de ville, un très beau bâtiment surmonté d'une girouette décorée de l'emblème des Ardennes : le sanglier.

Une petite vingtaine de km nous séparent du lac de Bairon où nous déjeûnons avant de descendre les VTT pour la première grande balade de l'année.

Lac de Bairon

Tout heureux Ludo étrenne son nouveau vélo. Et c'est parti pour une belle balade sous le soleil.

Nous faisons de nombreuses haltes pour observer la nature qui s'éveille à peine.

et  les oiseaux, canards, foulques, cygnes, cormorans qui nichent dans les roseraies du bout du lac.

Le lendemain nous partons un peu au hasard à la découverte du secteur. Nous nous arrêtons à Stonne haut lieu de la bataille des Ardennes entre mai et juin 1940. Quelques maisons ont été reconstruites sur le site. Aujourd'hui on n'entend que le bruit du vent, impossible cependant de ne pas percevoir les bruits de la fureur des assauts, le bruit du canon qui tonne, les cris des blessés, impossible de ne pas imaginer la terre rouge du sang des soldats morts au combat.

Tout ici rappelle la violence des combats et le sacrifice de ceux qui les ont vécus

Je pousse la porte de l'église qui a été reconstruite, quelle surprise, tout le fond du choeur est occupé par une superbe fresque, toute en couleur, elle apaise un peu le malaise que je ressens en ces lieux.

Avant midi nous arrivons à Buzancy. Nous avons vite fait le tour du village.

A Buzancy on trouve de tout, la preuve !

Mais ce que nous voulons voir nous, c'est le château, il s'avère qu'il n'existe pas, du moins pas sous ce nom là.

Mais sous le nom du château de :

Ce fut un magnifique château qui a connu un destin tragique, il reste peu de choses de sa magnificence

Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire de ce château disparu voir ceci  http://oldornes.free.fr/buzancy/int_augeard.htm

La bouverie aujourd'hui transformée en écurie est restée intacte. A voir la grandeur et la beauté de ces communs on imagine ce qu'à dû être le reste.

L'autre partie de l'émiscycle est en ruine mais nous apprenons qu'il a été acheté par le conseil général et qu'il sera restauré, une initiative qui est a saluer au nom du patrimoine.

Ainsi s'achève notre première sortie de l'année. Nous en avons retenu que le département des Ardennes possède de biens jolis coins à découvrir, c'est une terre qui se livre lentement et tout en discrétion. C'est sûr un de ces jours nous y reviendrons.