Chemin de Compostelle du 22 au 28 juillet 2010
Jeudi 22 juillet Vézelay ST Père 3 km
Les hautes tours de la Basilique de la Madeleine se voient de loin et couronnent le paysage.
Nous touchons au but, pas celui de la fin,non, celui du début, du début d'une aventure qui devrait nous mener au fil des ans Ludo et moi de Vézelay à St Jean de Pied de Port là où se rejoignent les quatre voies traditionnelles des chemins de St Jacques de Compostelle avant d'égrenner réunies en un seul chemin des kilomètres et des kilomètres à parcourir, encore, avant d'atteindre le sanctuaire de St Jacques de Compostelle.
La voie Lemovicencis ou chemin de Vézelay, l'une de plus longues ! Qu'allons nous trouver, vivre, découvrir sur ce chemin ? Allons nous souffrir de douleurs, de la pluie, de la chaleur, aurons nous a affronter des orages ou des sangliers, qui sait ? J'avoue que je ne sais pas trop à quoi m'attendre sinon que je ne suis pas inquiète outre mesure ce qui ne me ressemble pas. La confiance est donc de mise en ce jeudi après midi.
Nous montons la rue principale de Vézelay, nous ne sommes pas encore des pèlerins, nous ne sommes que des touristes, un clin d'oeil déjà, une coquille accrochée à la façade d'un restaurant.
Au centre d'accueil Ste Marie Magdeleine on nous délivre nos créanciales en échange de quelques euros .
Ce petit carnet n'est pas obligatoire pour pèleriner à mes yeux il a plutôt une valeur symbolique et puis ce sera aussi un souvenir de nos lieux de passages à l'étape du soir. S'il n'est pas obligatoire en France, il l'est par contre en Espagne où il ouvre l'accès aux gîtes réservés aux pèlerins.
Ludo pose devant la statue de St Jacques
En cette fin d'après midi j'aurai aimé faire découvrir la basilique à mon petit fils mais un office s'y déroule. En ce 22 juillet l'église fête Sainte Marie Madeleine. Nous ne nous attardons pas à jouer les touristes.
Photo faite par Ludo
Nous demandons à un passant de bien vouloir immortaliser l'instant de notre départ devant la basilique.
17 heures, il est temps de partir. J'ai prévu de ne parcourir que les 3 km qui nous séparent de St Père, une mise en jambes en quelque sorte.
Symboliquement nous foulons les coquilles St Jacques de bronze qui jalonnent la rue principale et guide en main nous franchissons le premier carrefour. Tout de suite après nous empruntons le chemin de terre dûment flêché qui nous conduit entre cultures et vignes en légère descente jusqu'à St Père.
Photos et inscouciance marquent ces premiers kilomètres.
Les trois photos ci dessus sont de Ludo
Nous arrivons vite en vue de St Père
que nous traversons et nous nous arrêtons devant l'église Notre Dame, une merveille de dentelle.
Ces deux photos sont de Ludo
Une église de grande proportion par rapport au village. Hélas elle est fermée comme ce sera trop souvent le cas sur notre chemin.
Tout à côté on peut visiter le musée archéologique des fouilles des fontaines salées ( thermes gallo romains). L'heure de la fermeture a sonné et nous ne visiterons pas.
Nous passerons la soirée et la nuit au camping municipal. (7.50 €, pour le camping car, deux adultes, un enfant de moins de 12 ans).
Le tampon du camping municipal sur notre créanciale marque la fin de notre première étape.
Vendredi 23 juillet ST Père Metz le Comte 18 km
Il nous faut nous lever tôt, c'est peut être ça le plus dur pour Ludo qui a du mal à démarrer le matin, j'essaie de lui faire prendre un bon petit déjeuner mais il a du mal à dépasser la quantité habituelle et il lui faut du temps. Je charge les sacs à dos. Boisson, pique nique, couteau, trousse de secours, téléphone portable, mouchoirs en papier, minimum de papiers officiels. Ce matin la météo annonce des averses en journée avec risque d'orage possible. Je n'aime pas ça mais il faut braver ses peurs. Dans les sacs j'ajoute nos K Ways et chacun un poncho.
On reprend le chemin là où on l'avait laissé hier soir devant l'église de St Père, il est 8 h 30
Notre "suiveur" nous regarde partir sans doute un peu inquiet mais il sait qu'on est en liaison téléphonique le cas échéant.
Nous passons devant le lavoir de St Père, le premier d'une longue série et déjà le chemin monte à travers les prairies, nous laissons ST Père derrière nous.
photo panoramique de Ludo
Nous croisons des boeufs dans un pré avec pour toile de fond la colline éternelle de Vézelay.
On avance entre de belles ondulations, entre sentiers bordés d'arbustes, vignobles et cultures. Déjà les blés sont coupés, l'été s'avance. Le temps se maintient. Tantôt Vézelay se cache, tantôt il réapparaît derrière nous perché qu'il est sur son mamelon qui domine la région.
Heureux nous marchons d'un bon pas. Ludo comme à son habitude pose beaucoup de questions auxquelles je tâche de répondre.
Ce gamin adore la nature aussi nous nous arrêtons souvent pour regarder une fleur, un animal, un oiseau, un insecte, un caillou et bien sûr les célèbres escargots de Bourgogne qui semblent nous escorter sur une petite portion du chemin. Nous les rassemblons pour la photo souvenir .
On en profite pour boire une gorgée et croquer un biscuit assis sur les montants d'une machine agricole. Depuis un moment on entend meugler une vache à intervalles réguliers, je demande à Ludo s'il sait pourquoi elle meugle ainsi. Il me répond qu'elle est entrain de faire son veau ou sa veaute ! Ah merveilleux mots d'enfants. De fait au bout d'un moment on n'entend plus la vache, elle a du mettre bas. Notre itinéraire nous conduit le plus souvent vers la gauche. Bientôt Vézelay a disparu de notre champ de vision presque en même temps que la vache s'est tue.
Nous marchons sur un chemin très herbeux, c'est doux sous les pieds et agréable même si cela cache quelques pièges, des ornières ou des cailloux. Le ciel s'est éclairci et la chaleur monte, il ne doit pas être loin de 11 heures. Nous admirons cet arbre
quand le télphone sonne. Bah je me serai bien passée de cette technologie. C'est "Adam" qui s'inquiète de notre progression. Comme il a le double de notre itinéraire je situe notre position, il nous attendra à la croix de la Madeleine, nous n'en sommes pas loin. Fin de la communication.
Tout en cheminant nous discutons, nous jouons. A poule ou coq, je perds, j'ai un gage. Ludo veut me faire courir jusqu'au prochain arbre. Ca va pas non, j'ai déjà assez de marcher ! Alors c'est moi qui lui propose de choisir mon gage, ce soir je remplirai la page d'écriture qu'il est censé faire tous les soirs pour raconter son voyage. Ca lui va. Nous retrouvons "Adam" à la croix, tout va bien pour lui, pour nous aussi. Trop bien. Ca va se gâter. Quelques bifurcations plus tard (dis c'est quoi Mamie une bifurcation ?) on emprunte un large chemin empierré, trop beau ce chemin et on ne fait pas attention à la signalisation... Plus loin le flêchage dit : bifurquez à droite, bizarre j'ai l'impression de tourner en rond. Impression confirmée, nous sommes revenus à l'embranchement du large chemin empierré. On repart et on trouve à notre droite la barrière qui ouvre sur un sentier en sous bois qui nous avait échappé tout à l'heure, enfin, il y a une heure. Là on prend une claque, au bas mot trois km de plus au compteur. Qu'il est long ce chemin qui se déroule droit devant nous... Il est tard déjà et on s'arrête pour pique niquer assis sur nos ponchos. Ludo à l'ombre moi au soleil chacun d'un côté du chemin. Je scrute le ciel qui se charge de gros nuages menaçants, je regarde aussi la direction du vent. Pleuvra, pleuvra pas ? On repart en faisant bien attention à la signalisation. Une goutte, puis deux. Des lourdes. Sac à terre et sortie des ponchos, faut bien les étrenner. Sac sur le dos et poncho par dessus c'est reparti, il pleut bien lorsque nous nous engageons sur un chemin creux couvert d'une voûte végétale qui nous protège. Un coup de tonnerre au loin, je n'en mène pas large. Mais c'est juste de l'esbrouffe. Notre chemin coupe une route déserte, depuis ce matin nous n'avons traversé aucun village, vu aucun visage. Je prends conscience des chemins de St Jacques de Compostelle tout à coup et je me dis que sans Ludo, en temps que femme, seule, je ne les ferai pas. Mauvaise rencontre ou sans dramatiser entorse ou pépin de santé, si on attend le passage du prochain pèlerin à mon avis on peut attendre longtemps. D'ailleurs de pèlerin point !
Tiens un bruit de tracteur, nous nous retournons pour le voir passer sur la route que nous venons de quitter. Le bruit a dérangé un chevreuil qui court dans notre direction, figés que nous sommes il ne nous a pas vu, nous profitons de cette vision, il est très proche lorsqu'il nous aperçoit, un temps d'hésitation, un bond de côté et il disparait dans les fourrés. Ludo est content, cette rencontre fortuite a rompu la monotonie de notre marche. Il ne pleut plus, on sue sous les ponchos, on les retire. Le chemin monte vers la ferme de la forêt. Ce sera le seul lieu habité et où en cas de besoin nous aurions pu demander de l'eau que nous croiserons aujourd'hui. Le guide dit tournez à gauche. OK. En descente. Ah non ça monte, j'insiste un peu mais il faut se rendre à l'évidence ce n'est pas la bonne direction. Hop là comme on dit à l'Est demi tour et encore un km de plus parcouru. Le chemin que nous devons prendre est 20 m plus bas en descente mais il est caché par une branche morte sans doute tombée d'un arbre lors d'un dernier coup de vent. On apprend.
Mon bouquin commence à parler de Metz le Comte, il est temps, l'après midi s'avance et nous on en a un peu marre. Enfin voici la pancarte qui annonce la fin de notre route pour aujourd'hui.
Mais quand le guide dit Metz le Comte 1,5 km, il faut encore les faire et ça monte. Courage Ludo on arrive, on a bien marché, on peut être contents de nous.
Une dernière pose devant cette croix avant de retrouver le camping car au détour de ce croisement. Nous faisons tamponner notre créanciale aux frênes chambre d'hôte qui se trouve sur notre route. Ce soir nous irons dormir au camping municipal de Brèves (10.00 € 1 CC, deux adultes, un enfant de moins de 12 ans) Et devinez quoi ? Après avoir récupéré nous irons faire du vélo !
Samedi 24 juillet de Metz le Comte à Thurigny 22 km
"Adam" nous a ramené sur la place de Metz le Comte où nous nous étions arrêtés hier soir. Pas question de tricher.
Nous empruntons la rue principale et montons voir l'église romane juchée sur sa bute à 291 mètres. De là on domine le paysage alentour. On aurait pu dormir sur le parking très vaste devant l'église, d'ailleurs un fourgon y a passé la nuit. Des grands parents et leurs deux petits enfants s'affairent autour. Pour accèder à ce parking le camping car ne doit pas faire plus de 2.30m de large.
Le ciel ce matin encore se partage entre soleil et nuages, nous avançons d'un bon pas.
Si tout va bien le but de notre pèlerinage est fixé pour cette année à La Charité sur Loire. La Loire ! "Tiens d'ailleurs Ludo, tu les connais les fleuves de France" ? "Euh, j'ai appris mais je sais plus" "Et bien revoyons ça" Et nous révisons les fleuves, leur longueur et le lieu de leur embouchure.
Une petite escale technique comme on dit dans le jargon du cyclisme s'impose. Pendant que Ludo a le dos tourné un chevreuil détale dans le champ à côté. Il le voit un peu tard. Nous marchons toujours d'un bon pas vers Asnois où nous enjambons l'Yonne, (pas la Lionne hein, pas confondre) et le canal du Nivernais.
"Adam" nous attend sur le parking près du canal, le camping car est à l'ombre, c'est un joli coin pour dormir avec des tables de pique nique mais il n'est pas l'heure de dormir ni même de déjeuner. Je commence à avoir mal aux pieds. Je mets un compeed sur le gros orteil gauche où une grosse ampoule a fleuri et on repart. Nous longeons le canal du Nivernais sur environ 1 km. Sur le bord du chemin de halage une borne moussue indique - Loire 100 km -
L'écluse double de Tannay est bientôt en vue. Une péniche arrive, nous nous asseyons tant pour la voir écluser que pour nous reposer.
Deux écluses à franchir coup sur coup, ça fait un beau dénivelé. Ludo observe la manoeuvre.
photo panoramique de Ludo
Encore un petit effort et nous arrivons à Tannay où "Adam" nous attend sur la place de l'église St Léger. Comme elle est ouverte nous y entrons. Elle porte encore quelques traces de peintures.
Nous sommes heureux de pouvoir poser nos sacs à dos, retirer nos chaussures, nous rafraîchir et prendre un bon repas. Toutefois nous ne nous accordons qu'une heure de pose car le chemin jusqu'à Thurigny est encore long. Alors que nous quittons le camping car je vois un pèlerin adossé au mur de l'église, je le salue d'un signe de tête.
Autant nous marchons bien le matin autant c'est plus compliqué l'après midi. Digestion ?. Nous arrivons à Amancy et faisons le tour de l'église où plusieurs indications de flêchage me semblent contraires par rapport au guide. A la sortie du village une fourche se présente avec un chemin empierré qui part à gauche comme l'indique le guide, une voiture est garée devant, en toute confiance nous empruntons le chemin. Nous entrons dans la forêt qui se fait de plus en plus dense. Des effluves particulières me montent au nez. Le sol a été fraîchement fouillé. Pas de doute le sangliers ne sont pas loin. Je parle fort et on chante pour parer à toute éventualité. Le chemin part à gauche alors qu'il devrait partir à droite. Stop. Et demi tour, inutile de s'entêter. Nous redescendons le chemin, c'est long et démoralisant.
Eglise d'Amancy
Ludo arbore encore un sourire de façade mais on en a plein le dos !
Les km à pied ça use, ça use mais pas que les souliers, surtout quand on en a fait quatre de trop !
A la fourche on se repose sur le banc, on mange, on boit. Nous avons perdu une heure. Et nous avons beau retourner le guide en tous sens, on ne sait plus par où aller. Découragement !
Un agriculteur qui ramasse ses botes de paille arrive avec sur tracteur, je lui fait signe et il s'arrête. Il arrête même le moteur. Je lui expose mon problème. Il me dit que nous ne sommes pas les premiers à nous égarer à cet endroit. Il m'explique qu'en traversant son champ et en prenant à gauche nous rejoindrons le bon sentier mais que tout à l'heure dans la forêt si j'avais continué je serai finalement tombée sur le bon chemin. Encore aurait t'il fallu le savoir. Merci monsieur de nous avoir permis de retrouver notre route. On repart. On coupe à travers les chaumes et on enjambe les andains. Crevant. Enfin on arrive sur le bon sentier. Ludo se plaint, quelque chose le pique dans sa chaussure. On la retire. Rien. Ca pique toujours, on retire la chaussette et là piqué sur la veine au dessus de la cheville un pou de bois, Saleté ! Comment est il arrivé là ?. Je l'arrache, sors ma trousse de secours, désinfecte et met de la crème apaisante. Encore quelques minutes de répit, une gorgée, un Kit Kat pour requinquer le gamin et il faut bien repartir. Mais notre détour nous a plombé. On se traîne. L'ambiance n'y est plus.
Cervenon est en vue mais toujours ces maudites montées et ces maudites descentes. Encore un peu de courage Ludo il ne nous reste que 2.5 km avant Thurigny.
Encore une croix
C'est sûr nous aurons porté la nôtre cet après midi. A la bifurcation suivante nous entamons enfin la descente vers Thurigny.
Thurigny est un petit hameau au bord du Beuvron qui ne doit plus compter beaucoup d'âmes. Nos campagnes se meurent, ce n'est pas un scoop. Que c'était beau pourtant mais ces belles maisons de pays ont désormais volets et portes clos. D'autres accrochent à leurs fenêtres des rideaux d'un autre âge. Y a t'il encore des visages, des vies derrière ces rideaux ? Nous longeons un beau lavoir de grandes dimensions. Où sont elles ces lavandières, ménagères, commères qui il y a peu encore faisaient vivre cet endroit ? Pas un souffle sur l'onde, pas un murmure.
A deux encâblures de là, enfin, le camping car nous attend.
Un petit coin sympa au bord de la rivière, une pelouse, la margelle d'un vieux puit et une table de pique nique. Voilà qui fera l'affaire pour le bivouac. Nous apprécions notre goûter. Ludo comme à son habitude n'est pas tout à fait "cuit" ! Il veut faire un barrage sur un petit bras du Beuvron. Sous l'oeil attentif de son papi il va y passer deux heures. C'est magnifique d'avoir onze ans.
J'entends des bavardages dans un jardin non loin de là. Je me présente à la porte créanciales en mains, trois femmes s'avancent. Je leur demande si elles pourraient mettre quelques mots qui attestent de notre passage sur nos carnets. Ce qu'elle font avec plaisir. Nous bavardons un peu puis je décide de retourner au lavoir pour faire des photos. Un pèlerin y entre juste avant moi. Mais, c'est le pèlerin de l'église de Tannay ! J'engage la conversation qui tourne bien entendu autour du pèlerinage. Il en est à son 4ème voyage vers Compostelle. Il a parcouru toutes le voies, la Lomovicencis sera sa dernière ! Admirative je lui demande où il compte dormir car à Thurigny pas d'hébergement possible. "Dans le lavoir " répond il. Alors là chapeau bas, le pèlerinage à l'ancienne, à la dure. Un tapis de sol, un sac de couchage. Toilette dans l'eau de la rivière, repas sommaires. Nous on a le kit "pèlerins de luxe" à côté de lui ! Je lui propose de faire la connaissance du reste de l'équipe. J'en oublie de faire des photos du lavoir. Nous devisons longtemps au bord de l'eau. Immortalisons ce moment.
Enfin un pèlerin. Jean Louis nous explique qu'il y en a, devant nous, derrière nous mais que la voie Limovicencis est la moins fréquentée, ceci explique cela. Il s'en va au lavoir préparer son bivouac, je remonte dans mon 4 étoiles (lol). Il ne sera pas dit que je n'offrirai pas le couvert à un plus démuni que moi. "Adam" s'en va lui proposer de partager notre repas ce qu'il accepte après les politesses d'usage.
Autour d'un verre de vin et d'un repas moins frugal que ne l'aurait été le sien nous discuterons longtemps de ses expériences. Voilà trente ans qu'il marche. Depuis qu'il est à la retraite il passe quinze jours par mois sur les chemins de mars à novembre. Je ne lui demande pas s'il a des ampoules aux pieds. Nous les novices nous apprenons beaucoup de lui. Au terme de cette journée éprouvante pour nous Il sème une petite graine de courage et aussi une d'espoir. Demain à sept heures quand notre réveil sonnera il sera déjà en route. Le reverrons nous ?
Dimanche 25 juillet Thurigny Champlemy 22 km (18 à pied et 4 en VTT)
A défaut de porter conseil la nuit soigne les pieds. Je pourrai croire que ça c'est arrangé. Pas vraiment, de nouvelles ampoules sont apparues et les petits orteils ont souffert. Compeed, , coton hydrophyle pour éviter les chocs entre les orteils, sparadrap, mes pieds sont habillés pour la journée. Le ciel est un gris, quelques bancs de brume traînent sur le Beuvron, nous entamons ce qui devrait être notre plus longue journée de marche. Sur les premiers chemins de pierre la douleur se réveille. On n'imagine pas comment se propagent les chocs répétés des chaussures sur la pierre. Au milieu de ces chemins il y a toujours une petite crête de verdure je m'évertuee à marcher dessus c'est moins pénible. Ludo avance bien et sans souci apparent. Il me dit "je marche sur les traces d'un grand homme", je ne comprend pas tout de suite alors il me parle du pèlerin rencontré hier, Ludo a attentivement écouté les récits de voyages de Jean Louis et il voudrait bien cheminer avec lui. "Tu crois qu'on va le rattraper mamie ?" "On peut l'espérer étant donné qu'il fait une pose de midi à 14 heures".
Quatre km plus tard nous traversons le village de Cuncy les Varzy. Voici l'église St Martin qui se profile à l'horizon.
En ce jour de la Saint Jacques le grand encensoir de la cathédrale de St Jacques de Compostelle doit s'envoler au dessus des fidèles arrivés au terme de leur pèlerinage. Ferveur et allégresse vont marquer cette journée. Et après, après avoir atteint le but on fait quoi ? Est ce qu'on ne se sent pas un peu orphelins, un peu perdus ?
Nous n'en sommes pas là. Marchons.
Un peu après Cuncy nous obliquons à gauche sur un petit chemin où le guide précise que nous devons passer devant les ruines d'un lavoir. Et bien le guide n'est plus à jour car le lavoir a été restauré de belle façon. Nous apprécions ce site bucolique où se succèdent d'amont en aval, une croix, une source, un lavoir et une mare. Une table de pique nique leur a été adjointe. Nous posons nos sacs et faisons une halte prolongée dans ce bel endroit.
Sur le socle de la petite croix des pierres ont été déposées, sans doute par les pèlerins qui sont passés là avant nous. L'inévitable question arrive " tu crois que Jean Louis a posé la sienne ?" Oui je le crois, athée ou croyant, simple randonneur ou pèlerin pourquoi ne pas sacrifier à ce rite ? A notre tour nous posons notre pierre et puisque c'est la St Jacques nous y joignons une fleur des champs.
photo de Ludo
Peu avant d'entamer la montée vers le mont Charley un poteau indicateur nous met du beaume au coeur.
Raigaillardis par cette indication nous chantons. Je déchante bien vite, après le passage au mont Charley je n'en peux plus d'avoir mal aux pieds. En descente chaque pas est une souffrance les pieds buttant au fond des chaussures. Sur un chemin herbeux je finis par les retirer et je marche sur mes chaussettes.
photo de Ludo
Il me faut bien vite remettre mes chaussures, heureusement Varzy est en vue et la route plane.
A l'entrée de Varzy se trouve un très beau puit.
Nous descendons vers l'ancienne collégiale Ste Eugénie et l'église St Pierre, les rues s'animent, en ce dimanche il y a un vide grenier.
Au détour d'une rue l'église apparaît. Elle est imposante. Au moyen âge les pèlerins venaient y vénérer les reliques de Ste Eugénie d'Alexandire. Autour de l'église une bellle place et des maisons bourgeoises.
photo de ludo
Nous assistons à la fin de la messe et demandons à voir le trésor. Bien abritées derrière une forte grille les reliques dorment dans la pénombre, nous aurions bien aimé les voir de plus prêt, dommage.
Nous achetons une galette bretonne que nous allons manger dans le camping car.
Cette fois c'est décidé, les chemins sont secs, je quitte les chaussures de rando trop dures et j'enfile mes baskettes. Un peu dur d'y fourer les pieds tout enrubannés qu'ils sont mais une fois mises je souffre moins. On reprend la route en passant devant les lavoirs et abreuvoirs de Varzy, uniques en Nivernais.
Plus d'infos sur Varzy :
http://membres.multimania.fr/varzy58/Varzy/Varzy.htm
Puis on monte jusqu'à la chapelle St Lazarre
C'est un vestige de l'ancienne léproserie de Vaumorin.
http://sites.google.com/site/lesamisduvieuxvarzy/varzy-1/la-chapelle-saint-lazare
J'ai mal aux pieds, je retire mes chaussures une fois de plus. Nouvelle ampoule à l'orteil gauche, trousse de secours, pose de compeed. On ne traîne pas ici Ludo trouve que ce site sent la mort.
Il oublie vite et durant l'heure et demie qui va suivre il va me parler de son projet de construire une maison dans les arbres. Quel type d'arbre choisir, comment y contruire un escalier interne sans abîmer l'arbre ect...Je l'aide de mon mieux dans la visualisation de son projet. Les idées ne lui manquent pas. Chaque bel arbre croisé dans la forêt domaniale de Ronceaux relance le débat et ferait bien l'affaire, il va devoir acheter la forêt entière pour construire sa maison...
Ludo commence à boîter, une contracture au mollet droit. Ca se gâte, entre mes pieds douloureux et sa contracture allons nous pouvoir continuer ?
Dans les champs les agriculteurs moissonnent à tour de bras, que de poussière ! Nous sommes en vue de Bourras la Grange où "Adam" nous attend .
Photos de Ludo
Tour d'horizon de la situation et cellule de crise.
A pied ne nous leurrons pas c'est fini.
Une autre solution ? Oui, continuer en VTT. Il ne nous reste que 4 km à faire pour boucler l'étape du jour. Je relis le guide. Au vu des chemins déjà parcourus et relativement carrossables il ne me semble pas impossible de tester ce mode de locomotion sur le reste du parcours. De cette expérience dépendra la suite de notre pèlerinage.
Nous enfourchons donc nos vélos, descendons jusqu'au fond d'un vallon, passons devant un énième lavoir et remontons la côte...à pied. Une belle route forestière nous conduit ensuite jusqu'à Champlemy. "Adam" nous attend sur le parking du cimetière, il n'a pas pu entrer dans le village où se déroule ici aussi le vide grenier. Avec nos VTT pas de problèmes nous entrons dans Champlemy et allons faire tamponner nos créanciales au magasin d'alimentation puis nous remontons au cimetière.
Fin de notre parcours pour cette étape.
"Adam" n'a pas trouvé d'autre bivouac possible que le camping du moulin Naudin à Varzy. Je n'aime pas retourner en arrière mais puisque c'est en camping car, allons y.
(12.90 € 1 CC deux adultes, un enfant de moins de 12 ans )
Ludo qui récupère très vite s'en va faire trois fois le tour de l'étang en VTT puis il aide son grand père à préparer le barbecue. J'ai une autre tâche plus terre à terre qui m'attend : laver les chaussettes. Il y a un fil à linge dans ce camping pour commencer le séchage ça tombe bien.
Un fourgon hollandais est arrivé, une famille, deux filles et leurs parents. Pendant que nous mangeons elles jouent à une sorte de jeu de quilles nordique. Nous les applaudisssons. Au bout d'un moment le papa encourage Ludo à venir jouer avec ses filles. C'est sympa. Les jeunes jouent ensuite aux boules jusqu'à perdre le cochonnet dans les herbes car la nuit est tombée, Ludo rentre en traînant la jambe. Trop c'est trop, Superman a des limites et là il a poussé le bouchon un peu trop loin."Adam" sort la trousse de secours et masse le mollet douloureux.
J'ai étudié le guide et je pense que nous pourrons continuer le chemin en VTT. Mais qu'en sera t'il demain de nos petits soucis de pèlerins ?
PS : ce matin quand il est arrivé à Varzy "Adam" a aperçu Jean Louis qui quittait le village en direction des lavoirs, il était trop loin pour l'interpeller. Nous ne l'avons ni rattrapé ni revu. Que ta route soit bonne ami.
Lundi 26 juillet Champlemy La Charité sur Loire 37 km à VTT
Le jour se lève bien avant moi sur l'étang du camping de Varzy.
Hier j'ai étudié le guide et le parcours qui pourrait nous amener à être ce soir à la Charité sur Loire me semble faisable en VTT. Nous allons tenter le tout pour le tout. Ce sera une journée test, ça passe ou ça casse. Aujourd'hui pourrait marquer la fin de notre pèlerinage !
"Adam" nous dépose devant la halle aux grains de Champlemy.
Les premiers km s'enchaînent bien. A de rares endroits nous devons poser pied à terre et pousser nos vélos sur quelques dizaines de mètres. Nous arrivons vite à l'étang de la Ferrauderie. Une pose pour se désaltérer .
On se fait vite à ce nouveau rythme que nous impose le vélo et à dire vrai on apprécie, plus de mal aux pieds ni au mollet.
A la ferme de Bellevue l'agricultrice s'inquiète de voir surgir du chemin un gosse tout seul, mais elle est vite rassurée quand j'arrive derrière un peu essouflée. Notre passage fait fuir les vaches de la mare. Au coeur de la futaie monte à nouveau l'odeur des sangliers. Heureusement ceux ci sont enfermés dans un enclos, je préfère !
De belles allées forestières s'offrent à nous, c'est un régal. Le prochain village est annoncé de façon originale.
Si nous sommes maintenant bien habitués à suivre le balisage, il ne nous faudrait toutefois pas pêcher par excès de confiance. Ce nouveau sentier est herbeux il y est plus difficile de pédaler. Autre difficulté un arbre est tombé en travers, impossible à contourner. A pied il aurait été aisé de se glisser entre les branches. Avec les VTT ça va être une autre paire de manches. Posons les sacs à dos. Je retire le panier de mon guidon et l'un poussant l'autre tirant, nous passons les VTT de l'autre côté de l'obstacle. Dans l'opération la chaîne de Ludo a déraillé. Son père lui a appris à la réparer et Ludo s'acquitte très bien de cette tâche. Taches de graisses en vue !
C'est pas le tout mais les émotions çà creuse, on reprend des forces avons d'atteindre Chateauneuf Val de Bargis.
Nous avons déjà parcouru 11.5 km quand nous y arrivons à 11 h 30. Notre cantine nous y attend.
Il est un peu tôt mais tant pis nous décidons de manger. Les assiettes préparées par "Adam" nous donnent une énergie nouvelle.
Les divers sentiers, chemins et sentes sont bons et nous voici déjà arrivés à Chasnay.
Du fait que nous allons plus vite il nous faut accorder encore plus d'attention au balisage mais tout se passe bien. Ludo adore rouler dans les sentiers et chemins de sous-bois. Les haltes sont nombreuses, une grenouille, un insecte attirent toujours son attention et nécessitent un petit arrêt. Ici pour une lucarne de belle taille.
Le bois de Ste Anne nous offre deux bons km de roulage en sous bois. Ludo qui passe le premier ramasse des toiles d'araignées en plein visage. Il comprend vite tout l'intérêt qu'il a de me laisser filer en tête ! Il fait chaud, notre consommation d'eau est plus importante qu'à pied, je le laisse boire et me restreint un peu. Il nous faudra intégrer cette nouvelle donnée dans nos prochaines étapes. Après le bois de Ste Anne nous abordons la forêt des Bertranges. Une large allée forestière bien roulante nous conduit au Rond de la Réserve. Entre temps "Adam" a lui aussi enfourché son vélo et est venu en sens inverse à notre rencontre puisque le chemin est balisé dans les deux sens. Une belle surprise d'autant qu'il est arrivé avec de l'eau fraîche. Le gamin est tout heureux de pouvoir rouler aux côtés de son grand-père.
La route forestière de la Vache déroule en ligne droite descendante ses 2.5 km jusqu'à la Fontaine de la Vache. Qu'est ce que ça fait du bien de sentir le vent nous fouetter le visage.
C'est ici que nous quittons "Adam" que nous retrouverons au camping municipal de la Charité sur Loire.
Nous avons encore 7.5 km a parcourir. Entre le hameau de la Vache et Raveau nous passons devant un lavoir et poursuivons notre chemin à travers champs jusqu'à longer l'A77. Nous passons sous le pont qui la franchit et nous nous arrêtons devant cette pancarte
HEUREUX. Nous avons réussi notre pari de venir jusqu'à la Charité. Bien sûr je pensais que nous y arriverions à pied. Mais qu'importe puisque nous pouvons parcourir les chemins de St Jacques de Compostelle à pied, en vélo ou à cheval. Nous ne pouvons que nous féliciter du chemin déjà parcouru soit 102 km.
Un couple de pèlerins d'un certain âge est arrivé à la pancarte en même temps que nous. Ils viennent de parcourir 28 km à pied et sont fourbus. Le monsieur accepte de nous prendre en photo .Nous leur souhaitons bonne continuation et rentrons dans la ville en empruntant le passage souterrain sous la voie ferrée.
De là nous gagnons l'office de tourisme à pied en longeant les trottoirs. Nous y faisons tamponner nos créanciales. Enfin un tampon avec une coquille St Jacques puis nous traversons la Loire pour nous rendre au camping.
"La Loire Ludo, tu te rends compte ? Il y a quelques jours nous en étions à 100 km (par les canaux) ! Je suis fière de toi bonhomme, nous avons bien roulé, 37 km ce n'est pas rien."
Comme nous avons atteint la Charité bien avant ce que nous avions prévu nous décidons de poursuivre notre aventure dès le lendemain. Ludo s'en va profiter de la piscine avec papi pendant que je reprends mon guide, toute étonnée encore d'être déjà parvenue à la Charité.
(Camping municipal de la Charité sur Loire avec accès piscine 20 € et quelques cents pour 1 CC et trois personnes pas de tarif spécial enfant - 12 ans. Je trouve ça cher d'autant et "Adam" en fera l'expérience le lendemain matin qu'on ne peut y vidanger nos eaux grises ni faire de l'eau, pour cela il faut aller à l'aire de services en ville et payer. Je déconseillerai donc ce camping aux camping caristes).
Mardi 27 juillet La Charité sur Loire Nevers 37 km à VTT
Avant de quitter le camping je croise une mère et ses deux jeunes filles chargées de lourds sacs à dos. Elles aussi se sont accordé une semaine pour faire une partie du chemin qu'elles empruntent en sens inverse. Belle expérience qu'elles vivent là toutes les trois. Les interminables routes forestières qu'elles prendront aujourd'hui vont leur sembler bien longues, pour ma part je suis contente de les avoir faites en VTT.
J'avais emporté dans mes bagages deux coquilles St Jacques que j'avais prévu d'accrocher à nos sacs à dos à la condition que nous arrivions à la Charité. Une récompense en quelque sorte. Ce matin c'est chose faite.
Arborant notre coquille nous repassons le pont sur la Loire et laissons la Charité derrière nous. Ce matin nous ne ferons presque que de la route. Les explications données par le guide sur cette portion du GR 654 ne m'incitent pas à le prendre. La D 45 est très fréquentée. Je n'aime pas sentir le souffle des véhicules qui nous dépassent. Bientôt nous obliquons à gauche en direction de Champvoux. Sur cette route le trafic est nul. Nous retrouvons le plaisir de pédaler en sécurité sans respirer les gaz d'échappement.
Je fais en sorte que notre route épouse au plus près le tracé du GR654.. Un peu avant Champoux nous faisons halte devant ce beau lavoir.
Impossible encore une fois de visiter une église. Celle de Champvoux décrite dans le guide est construite dans une enceinte dont le portail est cadenassé.
De Champvoux à Chaulgnes nous reprenons le GR et de Chaulgnes à Parigny les Vaux la D 110. Le doux vallonement fait place à des montées plus rudes qu'une fois encore je termine à pied alors que Ludo monte plus allègrement. Encore un dernier effort et nous entamons la longue descente vers Parigny les Vaux où nous déjeunons..
Sur la photo suivante on voit très bien le tracé du GR654 en rouge
En passant devant le restaurant de Parigny une vieille dame nous interpelle et nous encourage "C'est bien ce que vous faites, bonne route !" Ca met du beaume au coeur.
Cet après midi nous ne quittons pas le GR. Nous avançons bien entre sentiers, champs et chemins en forêt. Le temps est au beau, à travers le feuillage des taches de lumière parsèment le parcours qui convient très bien à un Ludo heureux d'être son élément de prédilection.
Le flêchage est net et malgré de nombreux changements de direction nous n'éprouvons aucun souci si ce n'est à intervalles réguliers celui de nous prendre le visage dans les toiles d'araignées. Avec la sueur ça colle de façon désagréable et Ludo rit de bon coeur en m'entendant râler.
photo de Ludo
Cinq km vite engloutis avant de déboucher sur le grand étang de Niffond où sont installés de nombreux pêcheurs et des familles en promenade. Ca nous fait tout drôle de voir du monde.
Etang de Niffond, gare de Nevers 11km. Aller on repart toujours en forêt. Certains chemins sont boueux et des grenouilles ont élu domicile dans les ornières. Arrêt photo obligé.
De fil en aiguille, de tournez à gauche en tournez à droite nous sommes amenés à prendre un sentier sabloneux, impossible de rouler là dedans. Heureusement ça ne dure pas. A une intersection dilemne, le chemin de gauche est barré d'une croix, celui d'en face aussi et celui de droite ne porte aucune indication, pourtant le guide dit bien tournez à droite. Ce petit sentier est encombré de tas de bois, de branches mortes il n'est pas vraiment praticable. Vélos à la main nous avançons mais au bout de quelques dizaines de mètres toujours en manque de flêchage nous faisons demi tour. C'est alors que Ludo qui voit tout découvre ceci.
Grosse colère de Ludo 
. Le balisage a été fait cette année aucun doute là dessus, les intempéries n'ont pas encore eu raison de la fraîcheur de la peinture et depuis on a coupé les arbres sans souci de remplacer le balisage d'une manière ou d'une autre.
Nous sortons le morceau de bois du tas et le mettons en travers du chemin pour indiquer l'orientation aux prochains passants. Et à l'intersection suivante nous ramassons trois petites branches que nous disposons en forme de flèche pour confirmer la marche à suivre.
Plus tard le chemin débouche presque tout à coup sur une zone pavillonnaire. Les rues s'élargissent et deviennent plus passantes. Nous coupons un boulevard. Prudents, tantôt roulant tantôt marchant à pied sur les trottoirs, nous gagnons le coeur historique de Nevers. Ce doit être une belle ville à visiter mais pas question pour nous de faire du tourisme. Ce sera pour une prochaine fois.
http://www.ville-nevers.fr/tourisme
Il fait chaud en ce milieu d'après midi. Nous prenons un peu de fraîcheur à l'ombre des arbres du parc et au bord du jet d'eau puis nous nous rendons à l'office de tourisme pour faire valider nos créanciales. Et hop une coquille à l'encre noire suplémentaire sur nos carnets.
De l'office de tourisme nous descendons vers la gare terme de notre étape où "Adam" doit nous récupérer.
"Adam" nous conduit au camping "la Loire" à Fourchambault.
( 9.94 € 1 CC et trois personnes)
Mercredi 28 juillet Nevers Apremont sur Allier 18.5 km en VTT
Si je ne parle plus de mes pieds c'est que leur guérison est en bonne voie depuis que nous pédalons. La contracture musculaire de Ludo ne le fait plus soufrir mais il boîte encore un peu quand il marche.
Dernière étape pour cette cession 2010. Mini étape en vérité car nous ne roulerons que ce matin. Après nous devons reprendre la route qui nous ramène chez nous et vendredi maitn très tôt Ludo prendra le train pour rejoindre sa famille.
Profitons de ces dernières heures.
Le temps est toujours égal à lui même. Tous les matins la radio nous annonce une journée en demi teinte avec éclaircies pluie et orages possibles en fin d'après midi. Depuis notre départ nous n'avons eu qu'une heure de pluie le deuxième jour. Je dirai pour conclure que pour marcher et rouler nous avons eu un temps idéal.
"Adam" nous ramène à Nevers et nous dépose à proximité du pont sur la Loire.
Quelques centaines de mètres de bitume puis un nouveau sentier nous mène le long du fleuve.
On a le temps ce matin , on flâne un peu entre la Loire et le Guétin.
Je connais déjà cet endroit pour y avoir randonné.
Nous franchissons à pied le pont canal du Guétin et nous regardons écluser les bateaux. Ici aussi le dénivelé est important.
Nous quittons momentanément le GR 654 pour aller à Bec d'Allier observer la confluence entre la rivière et le fleuve en pédalant sur la digue. Dans le village on peut voir en forme d'escalier une impressionnante échelle des crues.
Nous revenons sur nos pas, passons en contre bas de la route dans le Guétin et pédalons jusqu'à la bien nommée Grenouille.
Quatre km nous séparent d'Apremont sur Allier mais toujours suivant les explications du guide nous quittons la route pour partir à gauche le long du canal. Le chemin y est mal entretenu, très herbeux et s'amenuise au fur et à mesure de la progression jusqu'à se perdre dans les ronces et les orties. Je roule devant. Les piqûres d'ortie me font crier. Aië, ouille, saletés ! Ludo les évite et se tord de rire en m'imitant. Tout à coup nous buttons devant un mur de végétation. Des arbustes de plus de 2 mètres se dressent devant nous. Minuscule le sentier y est à peine dessiné. J'appuie sur les pédales, j'avance, on va bien voir. Quelle drôle de sensation que d'être perdue dans ce couloir végétal ! Ce passage est relativement court mais étrange. Ludo en émerge après moi. Lui est ravi.
Nous traversons de nouveau le canal pour arriver à l'écluse des Lorrains. C'est une "élcuse-rond" réformée.
Voici un site très intéressant sur l'écluse
Encore quelques tours de pédales et nous arrivons devant ce lavoir à l'entrée d'Apremont
Où "Adam" nous attend, ce village est classé "plus beaux village de France" c'est la fin de notre périple 2010.
http://www.apremont-sur-allier.com/Accueil.html
Il est midi. Un dernier petit tour de roues pour faire apprécier la beauté des lieux à Ludo pour nous rejoignons le camping car garé derrière l'église pour déjeuner.
Le soleil darde ses rayons. Nous devons attendre l'ouverture de l'office de tourisme à 14 heures pour faire tamponner nos créanciales. En attendant Ludo propose une partie de Scrabble, quand je dis qu'il n'est jamais fatigué ! Et c'est à pied comme nous avions commencé ce pèlerinage que nous gagnons l'office de tourisme.
Ma créanciale dûment tamponnée
Epilogue : nous avons parcouru 155 km entre Vézelay et Apremont tant à pied qu'en VTT en 7 étapes. Le temps a été clément. Nous avons été en communion avec la nature et les villes ne nous ont pas été hostiles. Le temps a passé vite, trop vite et il nous tarde déjà de poursuivre. Un grand, grand merci à "Adam" pour l'intendance, sa disponibilité et sa patience, pour ses soins aussi. Nous avons formé un bon trio. J'espère que nous pourrons poursuivre notre chemin vers St Jacques de Compostelle l'an prochain et à nouveau vous faire partager notre quotidien.
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